jeudi 25 février 2010

Day off : Let's go to the mall !

Tel Victor l'enfant sauvage, on finit par rejoindre la civilisation : ce jeudi est un day off et Thomas et moi avons projeté de nous rendre jusqu'à Edmonton, à quelques centaines de kilomètres du ranch, pour nous divertir dans ce que le guide touristique à portée de mains appelle "Le plus grand mall d'Amérique du Nord".
Yeah baby, toi-même tu sais quelles perspectives cela ouvre.

La piscine à vagues et toboggans géants. Tu aimes.


Le retour à ce monde est assez brutal, et se pose comme l'anti-thèse absolue de tout ce que nous avons fait jusqu'à présent. Après l'intermède à Whitecourt la semaine dernière, il est temps de passer à un stade supérieur. Fini la dégaine de fermier, la barbe d'une semaine. Je reprends les conseils du Esquire, me tient droit, sort les pompes de ville et recharge l'iPod pour le trajet : une heure et demie de route plus tard, nous arrivons dans la banlieue de Edmonton, une sorte de Calgary puissance mille. Le mall est non loin, sorte de giga complexe dans lequel on peut tout simplement y passer ses vacances : un hôtel immense le borde, et l'intérieur réserve suffisamment d'activités pour qu'on puisse s'y "épanouir", si tant est qu'on apprécie ce genre d'endroit. Le choc est immense, après la quiétude des bois et des étoiles la nuit.


Le mini-golf fondu dans une rue en trompe-l'œil


Construit sur deux niveaux, le mall regorge de boutiques et surtout, d'attractions faisant de l'endroit un Disneyland géant. En plus de la patinoire, il y a un aquarium, un bateau pirate coincé dans une mare où nagent des otaries (for real), un mini-golf, un parc d'attractions avec des rollercoasters carrément impressionnants et surtout, le tout cohabite avec une rare décadence au milieu des boutiques, des fast-foods et des bitchasses de sortie après les cours. Avec nos airs de trappeurs, on fait tâche mais on se prête au jeu avec le plaisir naïf de retrouver la civilisation.

La patinoire, donnant sur toutes les boutiques possibles


Avec chaque day off s'accompagne les doléances de ceux forcés de rester travailler. C'est avec une liste en main qu'on déambule dans les couloirs pendant près de 3h (sans s'en rendre compte), notre sac à la main et un plan du mall dans l'autre.

Liste de courses :
- Julien : deux paquets de cigarettes Next, 25, King size
- Andrea : du chocolat
- Katrin : 2 Jasmin Shampoo Bar, qu'on trouvera dans la boutique Lush (#E1296 sur le plan).
- Aimeric : des Kit-Kat (il est pas trop chiant)

Au milieu des recherches pour chacun, je trouve une ceinture chez Helly Hansen et mon manteau d'hiver Oakley acheté à NYC, soldé dans la boutique du même nom. Pouah, les soldes c'est cool mais ça peut aussi dégoûter. Avec cet accessoire s'ajoute le magazine Nylon Guys, qui, couplé au Esquire du mois, fait de moi un homme meilleur.
Thomas résiste farouchement malgré son amour des chapeaux de cow-boy qu'il essaiera dans une boutique dédiée à l'esprit cheval-eresque de ces temps pas si passés (dans la région du moins).


Juste le motif qu'il me fallait pour acheter une flasque


Andrea nous rappellera dans l'après-midi pour nous préciser qu'elle souhaite 5 bouteilles de vin rouge Mouton Cadet, pour fêter dignement son départ du ranch dimanche prochain. On finira par opter pour 6 bouteilles, le prix étant plus sympa pour les grands buveurs. Thomas me précisera que le Mouton Cadet coûte moins cher ici qu'en France. Après une pause déjeuner au Burger King, il faut se rendre à l'évidence : Edmonton est d'un intérêt limité. Construite sur le même modèle que Calgary, la ville est en son cœur un quartier d'affaire, avec des maisons construites à la chaîne tout autour, avant de heurter la zone industrielle et ses malls de folie en périphérie.

Toi-même tu sais quel bien ça fait.


Un ennui moteur nous oblige à repartir fissa au ranch : la transmission a visiblement du mal à marcher et nous empêche de passer au dessus des 80km/h sous peine de passer en sur-régime. Sérieux, on a l'a changée le mois dernier à Calgary, on ne pensait pas avoir aussi rapidement des problèmes. Le garagiste nous avait prévenu vu la voiture, qu'il pouvait y avoir des soucis, mais nous sommes sous garantie. Il va "juste" falloir trouver un garage approprié et trouver le temps d'y déposer la voiture en espérant qu'elle puisse être arrangée dans la journée.


Bref, le retour se fait avec de la musique forte, une vitesse record de 80km et le coucher de soleil au loin : toi aussi tu aimes.
West Edmonton Mall :
- Le Website
-
Le Wiki (en français t'as vu)



vendredi 19 février 2010

Touchstone Ranch : tout ce que tu loupes (2)


Tu en as rêvé, moi aussi, voici enfin une suite à l'amour ambiant. Pas celui de nos corps trop étriqués vu la taille de nos rêves, mais celui de la vie quotidienne.


Début de la 4ème semaine de vie au ranch.
Les matins, j'essaie d'apprendre avec Svenja à différencier les poulains les uns des autres, car il faut les sortir par groupes de deux afin qu'ils se nourrissent. Et les petits choux ont déjà des humeurs difficiles pour certains s'ils ne sont pas avec leurs copains. En parallèle, il faut s'occuper des chèvres même si celle que nous avons affectueusement surnommé "Evil Goat" nous fait sacrément peur avec son absence d'oreille, sa tête tassée, ses cornes limées jusqu'au sang et ses yeux jaunes. Milka la vache pue toujours autant mais on fait avec. L'après-midi, les tâches varient entre couper les sabots des chevaux, les sortir de champs en champs pour qu'ils boivent, réparer des clôtures ou voir la roue avant du tracteur se détacher et partir dans le champ : Svenja et David ont eu un sacré coup de flippe en voyant ça alors qu'ils roulaient.

Exercices d'équilibre hein


Devant l'imminence du départ d'Andrea et le soutien des autres, j'ai consenti à prendre une leçon d'équitation, où je suis monté sur un cheval pour (sans doute) la première fois. Avec beaucoup de patience, Andrea m'a montré les rudiments du monté à cheval, avant de faire du trot et d'essayer de se tenir droit tout en trouvant l'équilibre adéquate : difficile de se tenir bien pendant le trot, avec ces espèce de rebonds sur la selle qu'on fait pour accompagner le cheval qui se déplace.
Je dois reconnaître que l'expérience était assez amusante, on reprendra quelques cours ! Surtout que David et Senja sont partis en balade dans la neige à cheval, une perspective qui fait envie.


Autre nouveauté, la sortie culturelle dans le champ d'un voisin. Ce voisin a un magasin d'alimentation à Mayerthorpe, et reçoit des convois de marchandises en provenance d'Edmunton toutes les semaines. Le "dégazage" par très légal de la marchandise dans son champ se fait en quelques minutes, le temps pour le camion de se frayer un passage dans le champs (de ruines). Calvin, le voisin en question, est un peu taré et à des relents de redneck touchant. Vu qu'on se sert dans le tas pour nourrir la ferme, on remercie en faisant un peu le vide : Kathrin et moi avons passés la majeure partie de la journée à vider des cartons de brocolis pour ensuite les brûler pêle-mêle au milieu du champ enneigé. Pour me remecier, l'extravagant Calvin m'a donné un couteau.
Chouette alors !


Sinon, nous avons fait une jolie sortie dans les champs enneigés : Chris voulait qu'on dépose dans sa cabane du bois de chauffage, du coup nous avons fait le trajet à bord de la boîte en bois que vous pouvez voir ci-dessus. Après l'avoir vidé, nous sommes repartis dans l'autre sens, vers la ferme, avec la joie de pouvoir se faire tirer par le tracteur à travers le grand vide.

Comme le mélange des cultures ici est un prétexte à n'importe quelle célébration, nous avons fêté mardi gras. Le bon sens aidant, on se déguise tous et on en profite pour fêter l'anniversaire d'Aimeric (25 ans) et continuer la soirée à danser dans le salon. Quelle chouquetterie !


Après avoir travaillé 10 jours de suite en faisant fi de mon jour off, j'ai finalement pris deux jours de suite pour prendre le temps d'explorer un peu plus le coin (jusqu'à la découverte d'un cimetière de chevaux), rattraper mon retard considérable en emails et se reposer un peu.

La suite sous peu, espérons !

lundi 1 février 2010

Touchstone Ranch : tout ce que tu loupes (1)

Remorquage old school de bottes de foin


Premières neiges et grand vent frais depuis qu'on est arrivé ; la température a fait un bond à reculons, et on se couvre encore plus pour les tâches du jour. Il a notamment fallu traîner des bottes de foin jusque dans les prés où paissent les chevaux, avec l'aide de la jeep. Le résultat est plutôt sportif, avec des tiges en métal à planter au centre de la botte pour la faire rouler à mesure qu'on avance. Une fois dans le pré, c'est un Jurassic Park presque à taille réelle : les chevaux se jettent sur la botte et galopent après la jeep. Une fois qu'on s'arrête, les chevaux se battent alors qu'on tente de détacher la botte pour la faire rouler une dernière fois, histoire qu'elle se déroule dans le champ.
Une fois dépêtrés de cette affaire, il a fallu faire face à un petit souci : l'embourbement de la jeep sur le bas-côté, dans la neige. On a finalement réussi à la sortir de là après le déjeuner (ouais quand même), avec des planches et l'assistance avisée de Kenneth.

Désenbourbage old school de truck


Aujourd'hui, premier jour off. Du coup, grand dodo jusqu'à 11h pour rattraper un peu le sommeil, et petite glande de fin de matinée. Aimeric était de service pour le repas, du coup Pouchi et moi l'avons légèrement assisté pour ce brunch du dimanche. Petite astuce psychologique de ce jour particulier, on ne commence à travailler qu'à 8h30 du matin au lieu de 8h, histoire de marquer la différence avec les autres jours de la semaine ;)
Chemise de rigueur pour cette journée de repos où l'on peut rester tranquille à la maison, mais on ne manque pas pour autant de s'habiller pour aller faire le tour du propriétaire. Apparemment, le domaine fait 230 hectares, ce qui laisse pas mal d'espace pour se perdre. Suite à nos quelques descentes de luge, nous avons repris possession de ce spot magnifique de 6 mètre de haut, tombant presque à pic sur la rivière gelée.
J'ai remonté le cours de la rivière pendant un moment, sous les sapins et la neige, jusqu'à ce que ma jambe ne s'enfonce à travers la glace du lac ; un pas de plus pour me sortir de là m'a fait mouiller la seconde jambe, et j'ai dû ruser pour m'extirper de l'eau glacée sans casser la glace autour.

Luge qui fait plutôt mal


Le reste de la balade avec Thomas et Pouchi se poursuit plus loin en longeant la rivière, puis en la traversant à un point plus sécurisé, sur l'espèce d'île en face de la maison. Une jolie balade sous la neige, au milieu de grands espaces de vide, où se rassemblent les animaux la nuit, qu'entendent Thomas et Pouchi, dormant dans une cabane juste au bord de la rivière.




La question de la qualité de nos repas s'est présentée très tôt dans notre voyage. Sitôt le giron familial quitté, on s'est rendus compte qu'il était difficile de bien se nourrir. Pour pleins de facteurs, financiers ou simplement parce qu'on a la flemme de se préparer de bonnes choses (qui prennent du temps). Après 2 mois à Montréal où les aliments frais étaient hors de prix, s'est ensuivi notre road trip de 15 jours sur les routes où il était juste impossible de se cuisiner quelque chose (à part la petite ruse consistant à faire cuire des nouilles chinoises avec la cafetière des motels). De plus, les fast-food coûtent de façon générale moins cher que de se préparer un repas (parfois un menu à 5$ suffisait à nous combler). A Calgary, tout notre argent partait dans la nourriture, qu'on tâchait de varier sans y réussir parfaitement.

Tout ça pour dire qu'ici, les repas sont phénoménaux. Chacun à la charge d'un repas à préparer dans la semaine, et il faut dire que les quantités doivent être astronomiques pour combler toutes les personnes présentes. Si on ne mange pas tant de viandes que ça (au moins une fois par jour quand même), il y a à profusion de salades, et autres aliments ; pommes de terre, légumes, purée, gâteaux, pizzas faites maisons, nachos, j'en passe et des meilleures.
On mange largement plus qu'à notre faim. De plus, le pain est fait maison grâce à une machine, avec quantité de céréales. On s'empiffre sans s'en rendre compte et après 4 mois à l'étranger - incroyable - je prends enfin du poids (pour les possibles personnes ne me connaissant pas, j'ai largement besoin d'en prendre vu mon gabarit).
Après une rapide pesée, j'ai gagné quelques 3.5kg en une semaine, depuis Calgary où l'on sautait allègrement les repas histoire de s'occuper. Je reprends donc une alimentation équilibrée et variée, et la première semaine très physique de travail à la ferme a été l'occasion de se remettre en forme (je ne pensais pas prendre autant de plaisir à manger de la salade).

Comme on vient d'annoncer à Wendy qu'on souhaitait rester 2 mois au final, ça sera l'occasion de voir tout ça sur un plus long terme.
Les tâches se succèdent journées après journées et le moment de pause en face du réchaud est tellement attendu...


La terrible connexion internet m'empêche de faire de belles galeries sur Fbk, mais on y réfléchit... Take care les choupignols !