jeudi 28 janvier 2010

Quelques précisions sur nos activités et notre quotidien


Avertissement : presque aucune des photos illustrant cet article ne correspondent au texte. Étant un peu occupé de mes mains pendant la journée, je prends un peu ce qui passe sous mon nez...

Je suis maintenant plus équipé qu'au départ pour affronter le froid du matin ; Wendy m'a prêté un pantalon de ski que je porte par dessus un collant seyant et mon jean, et j'ai en plus une grosse doudoune à la fermeture éclair bloquée que j'enfile tous les matins. Ça + des gants de travail et un bonnet n'empêchant pas mes cheveux de geler blanc après quelques mètres.

Ce matin, il faisait -18°C et j'ai donné à boire aux chevaux chez Kenneth (un peu plus loin dans le domaine), puis j'ai eu le plaisir de pouvoir amener la bouffe aux cochons. On leur donne tous les restes de la veille, ce qui représente un certain paquet sur 17 personnes. Les deux cochons sont énormes et se mettent à couiner dès qu'on approche, comme un signe d'avertissement ; puis ils se jettent sur toi, te bousculent (attention à pas tomber au milieu de cochons affamés, ça se finit comme dans Snatch) et font la ronde autour de toi en se jetant sur le seau de bouffe. Ils sont si chous !

Les lames de la machine à couper le bois, affûtées par votre serviteur


Ici, l'eau est douce. Comme les patates. C'est assez surprenant au début, d'autant que l'eau à une douce odeur de détritus. Dès que tu fais couler l'eau dans le lavabo, ça sent la mort. Elle n'est pas franchement buvable, mais une fois filtrée, ça passe (vite fait). Wendy va se ravitailler en eau potable certains jours et on sert les carafes au repas. Je reviens vite fait sur l'eau douce : elle fait un effet assez bizarre sur la peau, comme si celle-ci était toujours couverte de savons. En se lavant sous la douche, on continue machinalement de se frotter la peau alors que le savon a depuis été longtemps lavé. Pareil pour les cheveux après un shampoing, c'est juste un effet amusant et dont il faut se détacher.

Tout le monde autour de la machine à couper le bois, chez Kenneth


Les repas sont préparés à tour de rôle suivant un planning assez strict. Les tâches sont divisées d'après toutes les personnes dans la maison. On se partage de la débarrassage de la table, la vaisselle, le ménage et le reste. Tout est fait pour vivre de façon équitable et en communauté. Le soir, nous dînons tous à une grande table puis chacun vaque à ses occupations, entre balades nocturnes, tartine de nutella, mise à jour des emails dans le salon et tasse de thé impérative !! Une bonne façon de finir la journée mais il faut rester raisonnable : vu les journées que nous avons, on pense à aller se coucher dès 22h. Du jamais vu dans nos vies de jeunes artistes du pire.


Kenneth supervise la construction de la boîte à transporter le bois


Tiens aujourd'hui, j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis assis sur le tabouret à côté de la vache. Beni m'a appris à traire la vache. Une tâche assez fatigante puisqu'on l'effectue le dos courbé, à côté de la vache qui n'hésite pas à te donner des coups de queue et à bouger histoire de taper dans ton seau de lait. C'est vraiment inquiétant au début et Julien m'a demandé si j'avais peur... OUI j'ai peur de la vache ! J'ai peur de toucher un animal, un vrai, surtout dans cette zone ! Au final, ça s'est bien passé et je dois dire que j'ai vite maîtrisé la tactique pour faire sortir le lait.
Au retour, ce lait est filtré très traditionnellement (par un chiffon placé au dessus d'un bocal), puis entreposé au réfrigérateur avant d'être consommé dès le lendemain matin au petit-déjeuner !

Beni filtre le lait (sa copine, Michie, en arrière-plan)


Hier soir nous sommes sortis pour une balade nocturne derrière la maison. Rien à des kilomètres à la ronde si ce n'est une rivière gelée qu'on peut traverser à pied, des bois illuminés par la pleine lune et les cieux dégagés. Le paysage est quasi lunaire, enfoui sous la neige et seulement troublé par les pas des animaux nocturnes. On se perd un temps pour rigoler, puis on rebrousse chemin vers la maison illuminée se dressant au sommet d'une colline. Aimeric et moi sommes retournés dans la neige ce soir, à s'étendre sous la pleine lune.
Au loin, les coyotes hurlent. il paraît qu'on peut les voir dans la nuit, leurs yeux s'étincèlent d'un rouge inquiétant.

La maison et sa lumière rassurante



Les nuits, je passe devant le miroir et des muscles inconnus commencent à se distinguer.




mardi 26 janvier 2010

Au Touchstone Ranch, il fait bon vivre


L'après Calgary s'est présenté sous les traits séduisants et coquins de Julien P, dernier arrivée de la communauté Limougeaine (on me corrigera plus tard), amicalement surnommé Pouchi par ses congénères ravis de le retrouver. 3 jours et quelques descentes de luge plus tard, nous partions vers le Nord, à quelques 600km de Calgary la belle qu'on ne regrettera pas.
Le voyage a été épique puisque Patricia n'a jamais été aussi chargée que ce jour-là : à notre voyageur supplémentaire s'ajoutaient quelques bagages et des vêtements suite aux soldes pour se remonter le moral :)

En chemin, nous nous sommes égarés, sur une route isolée visiblement pas très traversée. Ne pouvant pas dépasser les 40km/h sous peine de faire du mal à notre embarcation, nous avons assisté peu à peu au changement de paysages, de routes longées par deux voitures ayant fait du hors-piste au simple chemin avec quelques maisons en bois isolées. Nous nous sommes arrêtées à proximité d'une maison, la seule du coin. Seuls le chat et le chien sont venus nous saluer, les propriétaires ne nous ont jamais ouverts. Plus tard, c'est une voiture qui ne s'est pas arrêtée, mais nous avons retrouvé la grand-mère un peu plus tard, qui ne nous a pas été d'une grande aide dans son patois canadien. Nous avons finalement pu arrêter quelqu'un qui nous a été d'une grande aide ; franchement, on n'en demandait pas tant mais Christina a appelé sa mère qui nous a trouvé le numéro de la ferme, puis elle a appelle Wendy (qui nous accueille pour confirmer l'itinéraire et la prévenir qu'on arrivait. Merci !


Le changement de scène a été brutal et formidable. Calgary est depuis oubliée. La ferme est composée d'une étable, d'écuries, de cabanes en toit aménagée pour accueillir des gens, de la maison en général et de pas mal de terrains pour occuper tout le monde. Difficile d'en faire un tableau représentatif pour l'instant, car nous avons travaillé dès le lendemain dès 8h, certains auprès des chevaux (les nourrir, nettoyer les écuries, les sortir dans les champs) et d'autres à couper du bois ou préparer des planches pour divers futurs aménagements.
Je dois avouer que le changement est assez rude pour ma part, mais je vais trouver un rythme sous peu (déjà des siestes entre midi et 14h !) et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas exceptionnel auprès de nos amis les animaux (la maniaquerie, sans doute). Reste que le paysage est splendide, si au final il y a peu de relief, le tout est compensé par des forêts de sapin enneigés et un froid difficile. Nous terminons vers 17h30 quand les tâche sont effectuées, et nous attendons avec plus ou moins d'impatience le repas, préparé à tour de rôle.


Pour l'instant, nous sommes plus ou moins 17 personnes à vivre en collectivité, dans un souci de paix et d'amour (j'exagère à peine, la communauté est très soudée et tout le monde s'entraide). C'est très agréable à vivre et il n'y a pas vraiment de conflit pour le moment. Wendy vit sur place avec son frère Chris, et Kenneth, leur autre frère, vit dans une maison plus loin. Leur mère vit avec eux dans le maison, et les autres pièces servent à accueillir les gens de passage. Sans entrer dans un détail mirobolant, on dénombre une écrasante supériorité des gens de langue germanique ; beaucoup d'allemands, des autrichiens, une anglaise et tout autant de parcours intéressants. Michie et Beni (autrichiens) ont traversé la Californie en stop en continuent d'explorer les environs, Vanessa vient de l'Essex en Angleterre et part à Tahiti quelques temps pour "renouveler" son visa de tourisme avant de revenir. Melina (allemande) est parti ce matin pour Vancouver où elle a trouvé un job pour les JO, et beaucoup d'autres partent très bientôt. Edgar (des Philippines) est là depuis un an et dans la majorité des cas, beaucoup ont allongé leurs séjours quand ils le pouvaient.



Michie joue du piano tous les soirs, au coin du feu dans le salon aux larges bais vitrées. On dirait un cliché mais c'est juste la vérité, et c'est plutôt agréable à vivre après une lourde journée de travail entamée dans le froid polaire.
Quelques nouvelles plus tard évidemment, et des photos quand on trouvera le courage de faire tout ça ! Pour l'instant, tout le monde au lit parce que l'écurie n'attend pas.

Quelques tâches effectuées jusqu'à présent :
- Couper du bois à la hache ou à la tronçonneuse
- Faire des planches de bois à partir de tronc d'arbres pour construire une boîte géante à bois, à trainer avec la jeep
- Harnacher les chevaux, les sortir, nettoyer les box, et rentrer tout le monde
- Couper les ongles des chevaux :)




lundi 11 janvier 2010

J'aimerais pas crever à Calgary

Calgary est d'ores et déjà passée au rang de private joke dans nos discussions ; n'y allons pas par 4 chemins, on s'y emmerde et nous ne trouvons pas de boulots, ce qui accentue cet effet incessant de tourner en rond.

L'issue est déjà trouvée avec un départ le 25 janvier vers une exploitation de 200 chevaux, que nous avons trouvée sur le site consacré au Wwoofing. On pourra y monter des clôtures, s'occuper des animaux, couper du bois, bref, être un homme. Le tout dans la campagne, près des montagnes, avec des jours off pour aller se promener, faire de la randonnée et chevaucher les prairies dès qu'on maitrisera un peu cet art équin. Ma chemise en flanelle et à carreaux va morfler. Nous y serons logés, nourris et peut-être blanchis, avec un rythme de travail assez conséquent qui nous fera du bien : 7h de travail par jour, 6 jours par semaine (et deux jours de congés toutes les deux semaines). Voilà une bonne chose de calée, qui nous sortira de cette horrible torpeur.
D'ici là, un deuxième Julien nous rejoindra autour du 21 janvier, l'expédition prend de l'ampleur et amène du sang neuf volontaire.


Calgary nous terrifie. Ce lundi, il a fait 10°C toute la journée (soit plus chaud qu'en France !), la neige coule le long des trottoirs et l'on distingue l'herbe qui réapparaît. On a refait un petit tour de la ville et force est de constater qu'il n'y a rien de passionnant à faire ! Les quelques musées on l'air assez peu intéressant (jugement de valeur, je sais), et la bibliothèque exige des pièces d'identités que nous n'avons pas et des frais conséquents... Ce qui ne nous empêche pas de nous y réfugier pour prendre l'air et lire un peu, réfléchir et écrire quand l'inspiration vient.


De plus, la guigne s'abat sur nous : La semaine dernière, nous revenions chargés comme des ânes du supermarché pour découvrir que la voiture avait crevée net sur le parking. Enchantés, nous avons roulés un peu au hasard jusqu'à un garage apparemment piloté par un européen de l'Est qui nous a conseillé de tenter notre chance sur les plate-formes pétrolières... dommage, nous sommes sous-diplômés pour un travail pareil, mais ça aurait effectivement pu être dépaysant. On a finalement pu rentrer avec un nouveau pneu même si Julien a tenté sa chance dans le froid avec ses sacs de nourriture. Quel galopin !


Le meilleur reste à venir : Suite à quelques petits problèmes pour passer les vitesses et à un incident plus grave (la voiture qui cale en plein sur l'autoroute, avec la pédale de frein coincée), nous nous sommes décidés à passer chez un garagiste pour faire inspecter la voiture. Le constat est sans appel : avec une fuite de la transmission, il faut changer certaines pièces de la transmission, ce qui inclue un démontage en bonne et due forme et quasiment deux jours de main d'œuvre à 100$ de l'heure. Coûts des réparations : pas loin de 2100$. On a vaguement songé à abandonner la voiture sur place, mais en racheter une serait stupide. Les contrôle technique n'existant pas au Canada pour la revente d'occasion, on pourrait se retrouver avec une épave qui nous lâcherait en pleine montagne. Ça, plus les histoires d'assurances, de plaques (qui changent d'état en état) et on finit par se dire que ça n'en vaut pas la peine. Je précise que Thomas est un peu notre maître en mécanique grâce à son diplôme de technicien mécanicien et qu'on ne la lui fait pas. D'ailleurs, il a décidé de monter les nouveaux freins lui-même, une fois qu'on sera posés à la ferme avec un outillage plus conséquent que notre mallette de secours.

C'en est ensuivi un mail à ma banquière pour un virement de fonds express et nécessaire ; Du coup, jusqu'au 25 janvier, ça sera nouilles chinoises pour tout le monde et soirées DVD ! Un peu comme d'habitude en fait...

La vie romantique reprend bientôt.

Calgary : Fuck you !


samedi 2 janvier 2010

Retour sur 14 films de l'année 2009

Les fêtes du réveillon passées, il est temps de faire un point sur l'année ciné passée ; sans plus attendre, pour ceux qui le voudront, orientez-vous avec le lien ci-dessous reprenant en détail 14 films de 2009 m'ayant plutôt bien marqué. On en discute mais le classement est plutôt définitif !

Plein de bisous et bonne année !!

14 films qui ont fait 2009