mercredi 9 juin 2010

Alpacas Farm at Arrowsmith, Vancouver Island


Nous voilà à la ferme d'alpagas de Arrowsmith située le long de la côte de Vancouver Island. Ce shot Google map t'indiquera plus en détail la situation géographique actuelle, tu apprécieras j'en suis sûr. Nous sommes arrivés le 20 mai dernier, après notre départ du Touchstone Ranch. La ferme, conseillée par Andreas et Kathrin (rencontrés au ranch), est en fait une grade maison (le lodge), plus ou moins en travaux (surtout dans le grenier) pour un aménagement plus harmonieux. Sue, la responsable des lieux, a le vœux secret de convertir une partie de son lodge en café, pour une ouverture à la clientèle en juin. Ceci, avec un coin cadeau pour promouvoir l'activité alpagas et ouvrir sa ferme au public. Précisons que la somme de travail à abattre (et l'organisation qui en découle) laisse peu de chance à cette inauguration d'intervenir prochainement.


Depuis notre arrivée, nous avons eu la joie de vivre à 6 dans une caravane, qui rend tes vêtements moites quand tu les enfiles le matin et fait trembler toute l'installation dès que tu te déplaces. Pour autant, le panorama est plutôt très cool ici. Nous sommes face à la mer et l'humidité ambiante nous offre un autre quotidien que le sol aride de l'Alberta : nous sommes entourés en permanence d'une quasi jungle, avec des arbres centenaires dans certains endroits couverts de mousses (à Cathedral Grove) et nos voyages lors de nos days off nous ont permis de voir un peu les plages environnantes et de passer deux jours à Tofino, paradis des surfers pour ses plages infinies, ses vagues déferlantes du Pacifique et ses criques magnifiques.


Le travail avec les alpagas a été de l'ordre de la simple maintenance : les nourrir le matin et le soir, et nettoyer leurs enclos au début de la journée. Ils ont l'air stupide mais ce sont des êtes simples, qui aspirent à être en paix. Le problème, c'est qu'ils ont été tondus pour l'été quelques temps avant notre arrivée et que cette pratique leur a laissé quelques séquelles. Ils refusent maintenant que l'homme les approche, sauf quand on leur apporte les graines qu'ils adorent. C'est d'autant plus dommage que certaines femelles mettent bas et que les petits alpagas sont très mignons.


Mais après 3 semaines (quasi uniquement de pluie), il est déjà temps de bouger vers des cieux plus sereins : faute de pouvoir me caler logistiquement avec Susi pour la voir en paix, je plonge plein Sud avec les gars pour trois semaines de Californie avant de remonter dans la Vallée de l'Okanagan pour travailler au mois de juillet.
Et advienne que pourra.


Faute de temps, les galeries photos sont sur Fbk, toi-même tu apprécieras...


jeudi 27 mai 2010

Partir


18 Mai 2010

Après avoir passé quasiment 4 mois au Touchstone Ranch, un endroit qui nous aura apporté tant de choses, il est temps de reprendre la route pour découvrir de nouvelles choses. Notre décision de rester aussi longtemps sur place aura été financière en partie mais pas seulement. Avec le confort d'une vie au ranch s'est ajoutée la sensation de se trouver une famille canadienne, avec son patriarche, sa maman et même une grand-mère attentive et pleine de piquant. Sans parler des multiples rencontres que nous avons faites : en restant aussi longtemps, nous avons eu l'opportunité d'apprendre à connaître de multiples personnes et une multitude de prochains voyages sont déjà prévus au retour :)

Pendant 2 semaines, entre fin mars et début avril, nous nous sommes éclipsés pour une session camping au Sud de l'Alberta et en British Columbia, près de Vancouver. Nous avons campé entre autre dans la vallée de l'Okanagan et près de la frontière américaine, en cherchant parfois en vain la chaleur nécessaire pour pouvoir camper sereinement...

Là, il était temps d'y aller, de reprendre la route, de partir vers d'autres horizons. Le départ a été difficile, la faute aux liens s'installant entre nous tous et à notre famille canadienne ; Nous avons laissé parmi nos amis Wwoofers la grande blessée Svenja (kickée par un cheval) et son copain David, notre compatriote Hélène et la très british Jess, les 2 Kathrin, Sina, Annette, Andreas et les gens de la famille. En s'embarquant pour un nouveau Wwoofing sur Vancouver Island, on sait pertinemment qu'on ne retrouvera pas un endroit aussi bien que celui nous ayant accueilli tant de temps, mais il faut se remettre en marche et partir pour voir d'autres choses. Avec l'ami Sylvain qui nous y rejoint le temps d'un break, c'est l'assurance d'un amour servile qui s'empare de nous !

Alors en route mon chaton !


jeudi 25 février 2010

Day off : Let's go to the mall !

Tel Victor l'enfant sauvage, on finit par rejoindre la civilisation : ce jeudi est un day off et Thomas et moi avons projeté de nous rendre jusqu'à Edmonton, à quelques centaines de kilomètres du ranch, pour nous divertir dans ce que le guide touristique à portée de mains appelle "Le plus grand mall d'Amérique du Nord".
Yeah baby, toi-même tu sais quelles perspectives cela ouvre.

La piscine à vagues et toboggans géants. Tu aimes.


Le retour à ce monde est assez brutal, et se pose comme l'anti-thèse absolue de tout ce que nous avons fait jusqu'à présent. Après l'intermède à Whitecourt la semaine dernière, il est temps de passer à un stade supérieur. Fini la dégaine de fermier, la barbe d'une semaine. Je reprends les conseils du Esquire, me tient droit, sort les pompes de ville et recharge l'iPod pour le trajet : une heure et demie de route plus tard, nous arrivons dans la banlieue de Edmonton, une sorte de Calgary puissance mille. Le mall est non loin, sorte de giga complexe dans lequel on peut tout simplement y passer ses vacances : un hôtel immense le borde, et l'intérieur réserve suffisamment d'activités pour qu'on puisse s'y "épanouir", si tant est qu'on apprécie ce genre d'endroit. Le choc est immense, après la quiétude des bois et des étoiles la nuit.


Le mini-golf fondu dans une rue en trompe-l'œil


Construit sur deux niveaux, le mall regorge de boutiques et surtout, d'attractions faisant de l'endroit un Disneyland géant. En plus de la patinoire, il y a un aquarium, un bateau pirate coincé dans une mare où nagent des otaries (for real), un mini-golf, un parc d'attractions avec des rollercoasters carrément impressionnants et surtout, le tout cohabite avec une rare décadence au milieu des boutiques, des fast-foods et des bitchasses de sortie après les cours. Avec nos airs de trappeurs, on fait tâche mais on se prête au jeu avec le plaisir naïf de retrouver la civilisation.

La patinoire, donnant sur toutes les boutiques possibles


Avec chaque day off s'accompagne les doléances de ceux forcés de rester travailler. C'est avec une liste en main qu'on déambule dans les couloirs pendant près de 3h (sans s'en rendre compte), notre sac à la main et un plan du mall dans l'autre.

Liste de courses :
- Julien : deux paquets de cigarettes Next, 25, King size
- Andrea : du chocolat
- Katrin : 2 Jasmin Shampoo Bar, qu'on trouvera dans la boutique Lush (#E1296 sur le plan).
- Aimeric : des Kit-Kat (il est pas trop chiant)

Au milieu des recherches pour chacun, je trouve une ceinture chez Helly Hansen et mon manteau d'hiver Oakley acheté à NYC, soldé dans la boutique du même nom. Pouah, les soldes c'est cool mais ça peut aussi dégoûter. Avec cet accessoire s'ajoute le magazine Nylon Guys, qui, couplé au Esquire du mois, fait de moi un homme meilleur.
Thomas résiste farouchement malgré son amour des chapeaux de cow-boy qu'il essaiera dans une boutique dédiée à l'esprit cheval-eresque de ces temps pas si passés (dans la région du moins).


Juste le motif qu'il me fallait pour acheter une flasque


Andrea nous rappellera dans l'après-midi pour nous préciser qu'elle souhaite 5 bouteilles de vin rouge Mouton Cadet, pour fêter dignement son départ du ranch dimanche prochain. On finira par opter pour 6 bouteilles, le prix étant plus sympa pour les grands buveurs. Thomas me précisera que le Mouton Cadet coûte moins cher ici qu'en France. Après une pause déjeuner au Burger King, il faut se rendre à l'évidence : Edmonton est d'un intérêt limité. Construite sur le même modèle que Calgary, la ville est en son cœur un quartier d'affaire, avec des maisons construites à la chaîne tout autour, avant de heurter la zone industrielle et ses malls de folie en périphérie.

Toi-même tu sais quel bien ça fait.


Un ennui moteur nous oblige à repartir fissa au ranch : la transmission a visiblement du mal à marcher et nous empêche de passer au dessus des 80km/h sous peine de passer en sur-régime. Sérieux, on a l'a changée le mois dernier à Calgary, on ne pensait pas avoir aussi rapidement des problèmes. Le garagiste nous avait prévenu vu la voiture, qu'il pouvait y avoir des soucis, mais nous sommes sous garantie. Il va "juste" falloir trouver un garage approprié et trouver le temps d'y déposer la voiture en espérant qu'elle puisse être arrangée dans la journée.


Bref, le retour se fait avec de la musique forte, une vitesse record de 80km et le coucher de soleil au loin : toi aussi tu aimes.
West Edmonton Mall :
- Le Website
-
Le Wiki (en français t'as vu)



vendredi 19 février 2010

Touchstone Ranch : tout ce que tu loupes (2)


Tu en as rêvé, moi aussi, voici enfin une suite à l'amour ambiant. Pas celui de nos corps trop étriqués vu la taille de nos rêves, mais celui de la vie quotidienne.


Début de la 4ème semaine de vie au ranch.
Les matins, j'essaie d'apprendre avec Svenja à différencier les poulains les uns des autres, car il faut les sortir par groupes de deux afin qu'ils se nourrissent. Et les petits choux ont déjà des humeurs difficiles pour certains s'ils ne sont pas avec leurs copains. En parallèle, il faut s'occuper des chèvres même si celle que nous avons affectueusement surnommé "Evil Goat" nous fait sacrément peur avec son absence d'oreille, sa tête tassée, ses cornes limées jusqu'au sang et ses yeux jaunes. Milka la vache pue toujours autant mais on fait avec. L'après-midi, les tâches varient entre couper les sabots des chevaux, les sortir de champs en champs pour qu'ils boivent, réparer des clôtures ou voir la roue avant du tracteur se détacher et partir dans le champ : Svenja et David ont eu un sacré coup de flippe en voyant ça alors qu'ils roulaient.

Exercices d'équilibre hein


Devant l'imminence du départ d'Andrea et le soutien des autres, j'ai consenti à prendre une leçon d'équitation, où je suis monté sur un cheval pour (sans doute) la première fois. Avec beaucoup de patience, Andrea m'a montré les rudiments du monté à cheval, avant de faire du trot et d'essayer de se tenir droit tout en trouvant l'équilibre adéquate : difficile de se tenir bien pendant le trot, avec ces espèce de rebonds sur la selle qu'on fait pour accompagner le cheval qui se déplace.
Je dois reconnaître que l'expérience était assez amusante, on reprendra quelques cours ! Surtout que David et Senja sont partis en balade dans la neige à cheval, une perspective qui fait envie.


Autre nouveauté, la sortie culturelle dans le champ d'un voisin. Ce voisin a un magasin d'alimentation à Mayerthorpe, et reçoit des convois de marchandises en provenance d'Edmunton toutes les semaines. Le "dégazage" par très légal de la marchandise dans son champ se fait en quelques minutes, le temps pour le camion de se frayer un passage dans le champs (de ruines). Calvin, le voisin en question, est un peu taré et à des relents de redneck touchant. Vu qu'on se sert dans le tas pour nourrir la ferme, on remercie en faisant un peu le vide : Kathrin et moi avons passés la majeure partie de la journée à vider des cartons de brocolis pour ensuite les brûler pêle-mêle au milieu du champ enneigé. Pour me remecier, l'extravagant Calvin m'a donné un couteau.
Chouette alors !


Sinon, nous avons fait une jolie sortie dans les champs enneigés : Chris voulait qu'on dépose dans sa cabane du bois de chauffage, du coup nous avons fait le trajet à bord de la boîte en bois que vous pouvez voir ci-dessus. Après l'avoir vidé, nous sommes repartis dans l'autre sens, vers la ferme, avec la joie de pouvoir se faire tirer par le tracteur à travers le grand vide.

Comme le mélange des cultures ici est un prétexte à n'importe quelle célébration, nous avons fêté mardi gras. Le bon sens aidant, on se déguise tous et on en profite pour fêter l'anniversaire d'Aimeric (25 ans) et continuer la soirée à danser dans le salon. Quelle chouquetterie !


Après avoir travaillé 10 jours de suite en faisant fi de mon jour off, j'ai finalement pris deux jours de suite pour prendre le temps d'explorer un peu plus le coin (jusqu'à la découverte d'un cimetière de chevaux), rattraper mon retard considérable en emails et se reposer un peu.

La suite sous peu, espérons !

lundi 1 février 2010

Touchstone Ranch : tout ce que tu loupes (1)

Remorquage old school de bottes de foin


Premières neiges et grand vent frais depuis qu'on est arrivé ; la température a fait un bond à reculons, et on se couvre encore plus pour les tâches du jour. Il a notamment fallu traîner des bottes de foin jusque dans les prés où paissent les chevaux, avec l'aide de la jeep. Le résultat est plutôt sportif, avec des tiges en métal à planter au centre de la botte pour la faire rouler à mesure qu'on avance. Une fois dans le pré, c'est un Jurassic Park presque à taille réelle : les chevaux se jettent sur la botte et galopent après la jeep. Une fois qu'on s'arrête, les chevaux se battent alors qu'on tente de détacher la botte pour la faire rouler une dernière fois, histoire qu'elle se déroule dans le champ.
Une fois dépêtrés de cette affaire, il a fallu faire face à un petit souci : l'embourbement de la jeep sur le bas-côté, dans la neige. On a finalement réussi à la sortir de là après le déjeuner (ouais quand même), avec des planches et l'assistance avisée de Kenneth.

Désenbourbage old school de truck


Aujourd'hui, premier jour off. Du coup, grand dodo jusqu'à 11h pour rattraper un peu le sommeil, et petite glande de fin de matinée. Aimeric était de service pour le repas, du coup Pouchi et moi l'avons légèrement assisté pour ce brunch du dimanche. Petite astuce psychologique de ce jour particulier, on ne commence à travailler qu'à 8h30 du matin au lieu de 8h, histoire de marquer la différence avec les autres jours de la semaine ;)
Chemise de rigueur pour cette journée de repos où l'on peut rester tranquille à la maison, mais on ne manque pas pour autant de s'habiller pour aller faire le tour du propriétaire. Apparemment, le domaine fait 230 hectares, ce qui laisse pas mal d'espace pour se perdre. Suite à nos quelques descentes de luge, nous avons repris possession de ce spot magnifique de 6 mètre de haut, tombant presque à pic sur la rivière gelée.
J'ai remonté le cours de la rivière pendant un moment, sous les sapins et la neige, jusqu'à ce que ma jambe ne s'enfonce à travers la glace du lac ; un pas de plus pour me sortir de là m'a fait mouiller la seconde jambe, et j'ai dû ruser pour m'extirper de l'eau glacée sans casser la glace autour.

Luge qui fait plutôt mal


Le reste de la balade avec Thomas et Pouchi se poursuit plus loin en longeant la rivière, puis en la traversant à un point plus sécurisé, sur l'espèce d'île en face de la maison. Une jolie balade sous la neige, au milieu de grands espaces de vide, où se rassemblent les animaux la nuit, qu'entendent Thomas et Pouchi, dormant dans une cabane juste au bord de la rivière.




La question de la qualité de nos repas s'est présentée très tôt dans notre voyage. Sitôt le giron familial quitté, on s'est rendus compte qu'il était difficile de bien se nourrir. Pour pleins de facteurs, financiers ou simplement parce qu'on a la flemme de se préparer de bonnes choses (qui prennent du temps). Après 2 mois à Montréal où les aliments frais étaient hors de prix, s'est ensuivi notre road trip de 15 jours sur les routes où il était juste impossible de se cuisiner quelque chose (à part la petite ruse consistant à faire cuire des nouilles chinoises avec la cafetière des motels). De plus, les fast-food coûtent de façon générale moins cher que de se préparer un repas (parfois un menu à 5$ suffisait à nous combler). A Calgary, tout notre argent partait dans la nourriture, qu'on tâchait de varier sans y réussir parfaitement.

Tout ça pour dire qu'ici, les repas sont phénoménaux. Chacun à la charge d'un repas à préparer dans la semaine, et il faut dire que les quantités doivent être astronomiques pour combler toutes les personnes présentes. Si on ne mange pas tant de viandes que ça (au moins une fois par jour quand même), il y a à profusion de salades, et autres aliments ; pommes de terre, légumes, purée, gâteaux, pizzas faites maisons, nachos, j'en passe et des meilleures.
On mange largement plus qu'à notre faim. De plus, le pain est fait maison grâce à une machine, avec quantité de céréales. On s'empiffre sans s'en rendre compte et après 4 mois à l'étranger - incroyable - je prends enfin du poids (pour les possibles personnes ne me connaissant pas, j'ai largement besoin d'en prendre vu mon gabarit).
Après une rapide pesée, j'ai gagné quelques 3.5kg en une semaine, depuis Calgary où l'on sautait allègrement les repas histoire de s'occuper. Je reprends donc une alimentation équilibrée et variée, et la première semaine très physique de travail à la ferme a été l'occasion de se remettre en forme (je ne pensais pas prendre autant de plaisir à manger de la salade).

Comme on vient d'annoncer à Wendy qu'on souhaitait rester 2 mois au final, ça sera l'occasion de voir tout ça sur un plus long terme.
Les tâches se succèdent journées après journées et le moment de pause en face du réchaud est tellement attendu...


La terrible connexion internet m'empêche de faire de belles galeries sur Fbk, mais on y réfléchit... Take care les choupignols !



jeudi 28 janvier 2010

Quelques précisions sur nos activités et notre quotidien


Avertissement : presque aucune des photos illustrant cet article ne correspondent au texte. Étant un peu occupé de mes mains pendant la journée, je prends un peu ce qui passe sous mon nez...

Je suis maintenant plus équipé qu'au départ pour affronter le froid du matin ; Wendy m'a prêté un pantalon de ski que je porte par dessus un collant seyant et mon jean, et j'ai en plus une grosse doudoune à la fermeture éclair bloquée que j'enfile tous les matins. Ça + des gants de travail et un bonnet n'empêchant pas mes cheveux de geler blanc après quelques mètres.

Ce matin, il faisait -18°C et j'ai donné à boire aux chevaux chez Kenneth (un peu plus loin dans le domaine), puis j'ai eu le plaisir de pouvoir amener la bouffe aux cochons. On leur donne tous les restes de la veille, ce qui représente un certain paquet sur 17 personnes. Les deux cochons sont énormes et se mettent à couiner dès qu'on approche, comme un signe d'avertissement ; puis ils se jettent sur toi, te bousculent (attention à pas tomber au milieu de cochons affamés, ça se finit comme dans Snatch) et font la ronde autour de toi en se jetant sur le seau de bouffe. Ils sont si chous !

Les lames de la machine à couper le bois, affûtées par votre serviteur


Ici, l'eau est douce. Comme les patates. C'est assez surprenant au début, d'autant que l'eau à une douce odeur de détritus. Dès que tu fais couler l'eau dans le lavabo, ça sent la mort. Elle n'est pas franchement buvable, mais une fois filtrée, ça passe (vite fait). Wendy va se ravitailler en eau potable certains jours et on sert les carafes au repas. Je reviens vite fait sur l'eau douce : elle fait un effet assez bizarre sur la peau, comme si celle-ci était toujours couverte de savons. En se lavant sous la douche, on continue machinalement de se frotter la peau alors que le savon a depuis été longtemps lavé. Pareil pour les cheveux après un shampoing, c'est juste un effet amusant et dont il faut se détacher.

Tout le monde autour de la machine à couper le bois, chez Kenneth


Les repas sont préparés à tour de rôle suivant un planning assez strict. Les tâches sont divisées d'après toutes les personnes dans la maison. On se partage de la débarrassage de la table, la vaisselle, le ménage et le reste. Tout est fait pour vivre de façon équitable et en communauté. Le soir, nous dînons tous à une grande table puis chacun vaque à ses occupations, entre balades nocturnes, tartine de nutella, mise à jour des emails dans le salon et tasse de thé impérative !! Une bonne façon de finir la journée mais il faut rester raisonnable : vu les journées que nous avons, on pense à aller se coucher dès 22h. Du jamais vu dans nos vies de jeunes artistes du pire.


Kenneth supervise la construction de la boîte à transporter le bois


Tiens aujourd'hui, j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis assis sur le tabouret à côté de la vache. Beni m'a appris à traire la vache. Une tâche assez fatigante puisqu'on l'effectue le dos courbé, à côté de la vache qui n'hésite pas à te donner des coups de queue et à bouger histoire de taper dans ton seau de lait. C'est vraiment inquiétant au début et Julien m'a demandé si j'avais peur... OUI j'ai peur de la vache ! J'ai peur de toucher un animal, un vrai, surtout dans cette zone ! Au final, ça s'est bien passé et je dois dire que j'ai vite maîtrisé la tactique pour faire sortir le lait.
Au retour, ce lait est filtré très traditionnellement (par un chiffon placé au dessus d'un bocal), puis entreposé au réfrigérateur avant d'être consommé dès le lendemain matin au petit-déjeuner !

Beni filtre le lait (sa copine, Michie, en arrière-plan)


Hier soir nous sommes sortis pour une balade nocturne derrière la maison. Rien à des kilomètres à la ronde si ce n'est une rivière gelée qu'on peut traverser à pied, des bois illuminés par la pleine lune et les cieux dégagés. Le paysage est quasi lunaire, enfoui sous la neige et seulement troublé par les pas des animaux nocturnes. On se perd un temps pour rigoler, puis on rebrousse chemin vers la maison illuminée se dressant au sommet d'une colline. Aimeric et moi sommes retournés dans la neige ce soir, à s'étendre sous la pleine lune.
Au loin, les coyotes hurlent. il paraît qu'on peut les voir dans la nuit, leurs yeux s'étincèlent d'un rouge inquiétant.

La maison et sa lumière rassurante



Les nuits, je passe devant le miroir et des muscles inconnus commencent à se distinguer.




mardi 26 janvier 2010

Au Touchstone Ranch, il fait bon vivre


L'après Calgary s'est présenté sous les traits séduisants et coquins de Julien P, dernier arrivée de la communauté Limougeaine (on me corrigera plus tard), amicalement surnommé Pouchi par ses congénères ravis de le retrouver. 3 jours et quelques descentes de luge plus tard, nous partions vers le Nord, à quelques 600km de Calgary la belle qu'on ne regrettera pas.
Le voyage a été épique puisque Patricia n'a jamais été aussi chargée que ce jour-là : à notre voyageur supplémentaire s'ajoutaient quelques bagages et des vêtements suite aux soldes pour se remonter le moral :)

En chemin, nous nous sommes égarés, sur une route isolée visiblement pas très traversée. Ne pouvant pas dépasser les 40km/h sous peine de faire du mal à notre embarcation, nous avons assisté peu à peu au changement de paysages, de routes longées par deux voitures ayant fait du hors-piste au simple chemin avec quelques maisons en bois isolées. Nous nous sommes arrêtées à proximité d'une maison, la seule du coin. Seuls le chat et le chien sont venus nous saluer, les propriétaires ne nous ont jamais ouverts. Plus tard, c'est une voiture qui ne s'est pas arrêtée, mais nous avons retrouvé la grand-mère un peu plus tard, qui ne nous a pas été d'une grande aide dans son patois canadien. Nous avons finalement pu arrêter quelqu'un qui nous a été d'une grande aide ; franchement, on n'en demandait pas tant mais Christina a appelé sa mère qui nous a trouvé le numéro de la ferme, puis elle a appelle Wendy (qui nous accueille pour confirmer l'itinéraire et la prévenir qu'on arrivait. Merci !


Le changement de scène a été brutal et formidable. Calgary est depuis oubliée. La ferme est composée d'une étable, d'écuries, de cabanes en toit aménagée pour accueillir des gens, de la maison en général et de pas mal de terrains pour occuper tout le monde. Difficile d'en faire un tableau représentatif pour l'instant, car nous avons travaillé dès le lendemain dès 8h, certains auprès des chevaux (les nourrir, nettoyer les écuries, les sortir dans les champs) et d'autres à couper du bois ou préparer des planches pour divers futurs aménagements.
Je dois avouer que le changement est assez rude pour ma part, mais je vais trouver un rythme sous peu (déjà des siestes entre midi et 14h !) et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas exceptionnel auprès de nos amis les animaux (la maniaquerie, sans doute). Reste que le paysage est splendide, si au final il y a peu de relief, le tout est compensé par des forêts de sapin enneigés et un froid difficile. Nous terminons vers 17h30 quand les tâche sont effectuées, et nous attendons avec plus ou moins d'impatience le repas, préparé à tour de rôle.


Pour l'instant, nous sommes plus ou moins 17 personnes à vivre en collectivité, dans un souci de paix et d'amour (j'exagère à peine, la communauté est très soudée et tout le monde s'entraide). C'est très agréable à vivre et il n'y a pas vraiment de conflit pour le moment. Wendy vit sur place avec son frère Chris, et Kenneth, leur autre frère, vit dans une maison plus loin. Leur mère vit avec eux dans le maison, et les autres pièces servent à accueillir les gens de passage. Sans entrer dans un détail mirobolant, on dénombre une écrasante supériorité des gens de langue germanique ; beaucoup d'allemands, des autrichiens, une anglaise et tout autant de parcours intéressants. Michie et Beni (autrichiens) ont traversé la Californie en stop en continuent d'explorer les environs, Vanessa vient de l'Essex en Angleterre et part à Tahiti quelques temps pour "renouveler" son visa de tourisme avant de revenir. Melina (allemande) est parti ce matin pour Vancouver où elle a trouvé un job pour les JO, et beaucoup d'autres partent très bientôt. Edgar (des Philippines) est là depuis un an et dans la majorité des cas, beaucoup ont allongé leurs séjours quand ils le pouvaient.



Michie joue du piano tous les soirs, au coin du feu dans le salon aux larges bais vitrées. On dirait un cliché mais c'est juste la vérité, et c'est plutôt agréable à vivre après une lourde journée de travail entamée dans le froid polaire.
Quelques nouvelles plus tard évidemment, et des photos quand on trouvera le courage de faire tout ça ! Pour l'instant, tout le monde au lit parce que l'écurie n'attend pas.

Quelques tâches effectuées jusqu'à présent :
- Couper du bois à la hache ou à la tronçonneuse
- Faire des planches de bois à partir de tronc d'arbres pour construire une boîte géante à bois, à trainer avec la jeep
- Harnacher les chevaux, les sortir, nettoyer les box, et rentrer tout le monde
- Couper les ongles des chevaux :)