mercredi 30 décembre 2009

Réveillon dans le coin de Calgary



Noël est passé. Le réveillon, fêté pour une fois loin de nos familles respectives, a été le théâtre de notre désordre de jeunes malgré une judicieuse préparation dans le menu : tartare de saumon fait maison, pommes de terre accompagnant une dinde majestueuse de 4.5kg, et cheesecakes étouffants en dessert. Nous nous sommes peu à peu éclipsés le ventre plein pour nous remettre de ces émotions, avant de nous préparer à la suite : de la luge le 25 décembre dans le Parc Olympique de Calgary, déserté pour causes de fêtes. Un grillage malencontreusement ouvert nous aura donné libre cours aux glissades dangeureuses sur pistes damées, lesquelles ne nécessitent que peu de prise de hauteur pour nous envoyer valdinguer au loin.


Depuis nous enchaînons les matinées travail et recherche d'emploi avec quelques excursions dans la ville, soit pour déposer des CV en mains propres -- tout du moins, on essaye, mais on s'est dernièrement retrouvés face à une fente dans une porte nous demandant simplement de les y glisser -- soit pour se balader dans la ville (sorte de Gotham en son centre complètement déserté) ou dans le mignon parc environnant. L'épreuve magique d'hier aura été de braver tout sens commun pour s'aventurer sur une rivière gelée et prendre quelques photos avant de vite retrouver le sol assuré de la terre ferme. Winner !!



La chasse à l'emploi continue avec un appel reçu aujourd'hui, adressé à Thomas pour donner des cours de maths la semaine prochaine. Dans l'immédiat, nous voyons loin et nous nous préparons aux prochains mois, sujets au Wwoofing (définition chez wiki)...
Le travail dans ces fermes/ranchs n'est en général pas rémunéré mais les gens y participant sont habituellement logés et nourris. Ca permet en plus de voir un autre style de vie, de découvrir plein de choses qu'on n'aurait jamais fait habituellement, etc... Du coup, on fait un peu le tour des profils intéressants, nous avons retenus certaines choses et nous mailons déjà tout le monde pour s'assurer une place en février/mars/avril.
Notre premier choix est une formidable communauté de 11 familles vivant a priori reclue dans un coin de campagne, et tachant d'adopter un style de vie autre que celui prôné par ce monde capitaliste. On hésite entre taxer tous ces gens d'hippies, de mormons ou d'illuminés guidés par une secte, dans tous les cas nous sommes très excités à l'idée de découvrir tout cela...

Le verre est toujours à moitié plein, même s'il penche.

(2ème trailer de Inception si tu oses cliquer sur l'image !!)

samedi 26 décembre 2009

Top 25 des meilleurs films de la décennie

Comme un bonheur n'arrive jamais seul, Geek Me Hard n'est pas mort et reprend du service pour héberger (comme indiqué en titre), un top 25 éminemment personnel des 25 meilleurs films de la décennie.
Les célébrations continuent, et quelques classements forcément réjouissants suivront sous peu...

Geek Me Hard - 25 meilleurs films des années 2000

mercredi 23 décembre 2009

Grands écarts

Après notre arrivée dans la région de Banff (autour du 14 décembre), la vie romantique a sensiblement diminué en ampleur malgré les endroits où nous logions. Avec la découverte de la neige en milieu montagneux, il nous a fallu faire des réservations pour survivre au froid polaire du coin : jusqu'à -35°C un jour, avec les narines qui gèlent. Bref, grâce à certaines offres de dernières minutes, nous avons pu loger dans un hôtel grand luxe à trois étoiles et demi (sisi), avec jacuzzi en plein air et internet plein débit pour se rattraper en films (on ne perd pas le Nord !). L'abus est total et signé ; pour contrebalancer ce luxe, on se cuit des nouilles chinoises en douce dans les chambres grâce à la machine à café.

Hôtellerie de luxe dans le coin de Banff


Après trois jours de luxe et de prospection dans la région de Banff, nous avons dû nous replier vers un nouveau logement précaire sur Dead Man's Flats (hameau artificiel situé à une vingtaine de kilomètres), qui s'est avéré être une résidence de vacances très chic : Comme un appart dans un lotissement équipé du confort total (machines à laver le linge et la vaisselle, dryer).
Bref, pour faire comme à la maison, mais ailleurs. Déguster un poulet autour d'une table ronde fut d'ailleurs une expérience particulièrement enrichissante après deux semaines de fast-food.

Jacuzzi l'hiver en plein air, on s'y fait vite...


Cher lecteur, ne t'emballe pas, ces nuits d'hôtels/résidences nous coûtent moins cher que le dortoir commun de l'auberge de jeunesse, grâce à des réductions de dernières minutes. Pourquoi se priver, dans ces cas-là ?
Malheureusement, impossible de trouver un logement stable et du boulot dans la forêt, donc nous sommes retournés par la suite à Calgary (19 décembre), la ville principale, dans un hôtel 3 étoiles pour le week-end... Eh oui, encore moins cher, toussa, avec piscine, toboggan et jacuzzi. La réceptionniste rigole en nous voyant passer en serviettes de bains et les clients apprêtés (cause banquets de Noël dans les salles) flippent en nous voyant défiler.

Arrêt sur une aire d'autoroute... Le rêve.


Après 5 jours de remises en mains propres de CV, d'appels et d'envois d'emails dans la région de Banff, il faut se rendre à l'évidence: il n'y a pour l'instant pas de boulots pour nous dans l'immédiat, malgré les offres d'emplois qui fleurissent sur internet. A ce jour, nous n'avons reçus aucunes réponses positives, de la part d'aucunes entreprises. D'où la décision de se replier sur Calgary, pour s'y planquer un temps et chercher un boulot sur place, avant de retenter sur Banff quand, d'après les dires, la recherche d'employés reprendra (apparemment début janvier)

Nous avons emménagé ce lundi dans un petit appart pour passer les fêtes de Noël au chaud. Il était temps de poser les valises, et surtout de les vider dans des tiroirs et des placards (incroyable mais vrai). Après 3 semaines sur les routes, ça a été un soulagement accueilli avec chaleur par l'équipe. L'appartement est correct, et nous a été loué par un monsieur d'un certain âge possédant l'immeuble. En plus de ses rentes, il bosse toujours malgré sa retraite officielle, sans doute pour rembourser un prêt monstrueux ou nourrir ses chats. En tous cas, après les visites qu'on a faites (une maison sans internet, une cave au bout du monde), on est content de pouvoir se dire qu'on sera enfin posé l'espace d'un mois (voire plus si on persiste sur Calgary).

Recherche d'appart/boulot au Starbucks local


Noël nous a cueilli par surprise, mais nous sommes presque prêts : nous avons tiré au sort pour savoir qui offrait un cadeau à qui, les identités de chacun restent secrètes jusqu'au bout, pour un Noël presque comme à la maison. Nous avons profité des courses pour acheter du papier cadeau G.I. Joe afin d'emballer le tout, et poser nos cadeaux aux pieds de la plante en plastique. Premier Noël away, avec les copains, tout ira bien.

Pour fêter la fin de l'année et de la décennie, la mutinerie geek bat son plein et proposera dans les jours prochaines différents classements réjouissants pour élire nos films et albums/tracks préférés !

D'ici là, bon réveillon et plein de bisous !




samedi 12 décembre 2009

Sur la route - Retour au Canada

Au réveil à Fargo ce vendredi 11 décembre, il fait – 4°F (soit – 17°C). Jay Patel, le manager du Super 8, nous fournit en pâte à gaufre et après un petit temps de réflexion quant à savoir quelle sera la suite des opérations, nous reprenons la route direction Grand Nord. Après deux heures de route en ligne droite, on retrouve ces décors où de part et d’autres de la route, il n’y a rien. Rien que des plaines enneigées sans fin, un décor à la Fargo quand Steve Buscemi retourne le long des grillages bordant les plaines pour chercher un magot bien mal acquis qu’il ne trouvera jamais.


Arrivés à la frontière, on nous demande si nous avons des armes à feu, combien de cartes de crédits nous avons en notre possession, comment nous nous connaissons, etc. L’agressivité nous fait sourire, on repart en terrain canadien. Dehors, il est 13h et une brume s’est posée sur le plat paysage, éclipsant le soleil. On s’apprêterait presque à voir les créatures lovecraftiennes de The Mist déambuler sur les routes. Le ciel à la même couleur que le sol enneigé, on se sent étouffer dans un cocon gris infini.




J’ai cru un moment que le grand vide serait américain, en réalité il est canadien. Avec une population moitié moindre que celle de la France, on perd soudain nos réflexes d’américains où tout est tout le temps disponible : cette fois-ci sur notre route, pas de motels à prix cassés, pas de villes à traverser, et des prix moins coquins sur lesquels s’extasier (les pleins d’essence font de nouveau mal au portefeuille). Une hallucination collective nous réveille du chemin monotone : une église abandonnée, située en plein terre-plein de milieu de voie, lutte vaillamment pour subsister. Quelques pierres tombales branlantes situées sur son côté sont le dernier vestige d’une civilisation ayant quitté les lieux.
Nous poursuivons notre course plein Ouest, à la poursuite du soleil qui, avec ses enjambées, nous distance de plus en plus. Son rougeoiement nous permet de voir les derniers paysages, tantôt plaines enneigées, tantôt reliefs boisés, avec parfois quelques usines placées sur le bord de la route crachant une fumée se mêlant à la brume de l’horizon.


On fini par atteindre Regina (province du Saskatchewan) après quelques 10h de trajet, et nous tombons sur le motel de nos rêves : Non recensé sur internet, le motel regroupe quelques préfabriqués d’un autre âge où s’entassent sur un sol en pente des lits, quelques meubles rossés par le temps, un plafond perdant sa grâce jour après jour et un poêle antique dégageant au moins autant de chaleur que de monoxyde de carbone.
Mais le prix est cadeau par rapport aux autres propositions (71$ quand même) et comme on est au milieu de rien, pas de petit-déjeuner (faut pas abuser) et le réseau internet 56k coûte 5$.

Le lendemain, au départ

Après notre cavale insensée dans les immensités désertiques, on va à l'essentiel : Une douche dans la baignoire penchée (« crooked » comme l’appart de Marshall et Lily), et au lit. Une nuit sans grand sommeil, Aimeric guettant l’extérieur pour savoir si les mexicains en veulent à notre Patricia (la voiture), puis nous repartons le lendemain, direction l’Ouest…



vendredi 11 décembre 2009

Sur la route - Etats-Unis

Pause dans le Motel Super 8 de Fargo, North Dakota. Un peu de temps pour écrire.

Voilà maintenant 10 jours que nous arpentons les routes, et Montréal, la France et le reste sont déjà loin. Avec ces kilomètres avalés, on tâche de profiter au mieux de nos étapes, Boston, New York City et Chicago pour les parties tourismes aux États-Unis.


Boston

Nous sommes restés 24h à Boston (30/11 - 01/12), juste le temps de quadriller la ville et pour ma part, de m'en faire un bien meilleur souvenir que la dernière fois : le mélange des architectures et la configuration des lieux sont originaux, ainsi que la gestion de l'espace laissé aux habitants des différentes lieux de la ville. Le port et le front de mer sont de superbes endroits où s'égarer et sentir le froid vivifiant de la mer. Nous sommes repartis dans l'urgence jusqu'à un motel à Milford (Connecticut), à proximité de New York. Le temps d'une update photos sur Fbk, d'un léger repos et de checker la route pour la journée d'après.



Arrivés le mercredi 2 décembre au alentours de midi à New York City, nous avons noté la chance et le symbole que représente l'arrivée en voiture sur Manhattan, comme si nous aussi, appartenions au lieu que nous avons tous déjà embrassé. Je laisse les gars s'installer dans leur auberge de jeunesse et rejoint Nora, qui a proposé de me mener jusqu'à chez Josh (Greenpoint, Brooklyn) qui m'héberge. Là, on tourne la page avec beaucoup de réjouissances, je retrouve les gens, me perd dans le métro et découvre la vue magnifique du toit de leur immeuble. New York est un mélange intense de beaucoup de choses absolument fascinantes. Conscient du peu de temps accordé à ces retrouvailles, je passe du temps dehors, me réveille avec le soleil donnant dans le loft (ou avec les chiens du chenil juste en-dessous), met une heure à rejoindre Manhattan (aaah Brooklyn...) et repasse par certains endroits emblématiques de ma mémoire.

Times Square


Le temps passe vite mais nous faisons du mieux possible, la taille de la ville autorisant des échappées le plus souvent heureuses. Nous quittons la ville le dimanche soir (5 décembre), vers des contrées plus désolées, avec toujours cette envie d'en voir plus. Quitter NYC nous fait un léger pincement au cœur, mais la mémoire est vive, les souvenirs seront conservés un moment et le retour fut l'occasion de revoir les gens et de s'extasier sans retenue sur la vue de la ville.

Central Park



Les motels se suivent et ne se ressemblent pas ; on a déjà notre préférence, échouant à la chaîne de Motel Super 8, disposée un peu partout aux États-Unis et parfois au Canada. Notre trajet nous a aussi mis sur la route de motels de fortune, avec piscine pourrie l’été (un minimum selon les standards américains), location au mois possible des chambres et Bible de rigueur dans chaque tiroir de table de chevet. Nous sommes passés des grandes plaines à un paysage moins lisse, avec des reliefs enneigés à mesure que nous montons vers le Nord. Nous faisons nos pleins d’essence pour 35$, et les stations réservent leur lot de personnages égarés qui ne font que passer. Il nous aura fallu deux jours pour rallier Chicago, avec des journées faites uniquement de routes et l’obscurité pour seule compagne, tombant dès 17h.

Avec l’arrivée à Chicago s’est ensuivi un changement de fuseau horaire : Nous avons brusquement perdus une heure, et le décalage avec la France monte à maintenant à 7h. Curieusement, ce changement me permet d’avoir en contrepartie une bonne connexion avec l’Australie où sont une partie de ma famille, et Ania et Enora, françaises expatriées pour un moment.


Chicago est imposante et par certains aspects différente de New York. Moins racoleuse, plus originale dans ses mélanges d’architecture, espacée comme Boston peut l’être et meublant ses hauteurs d’un métro aérien old school très sympathique. Le séjour est "terni" par un mélange de chute de neig et de pluie rendant notre progression très aléatoire. Le lac Michigan sera finalement salué de loin, mais le coeur y est, évidemment.




La situation météorologique nous intime des prises de décisions urgentes et nécessaires ; Si il a commencé à neiger à Montréal lors de notre départ il y a maintenant 10 jours, nous descendions vers le Sud. Résultat, nous nous sommes retrouvés un beau jour en pull à New York, tellement le temps était clément. Le changement peut être brutal, en témoigne notre avant-dernier jour de séjour dans la ville où la pluie torrentielle a imposé deux changements de vêtements dans la journée et un achat pratique : Le taux de change nous étant favorable, Aimeric et moi-même avons fait nos achats de blousons de grands froids, pour pouvoir survivre à Banff et dans l’immédiat, pour pouvoir contrer les pluies infâmes (« Vous pouvez enlever les étiquettes, c’est pour porter maintenant »).
Même topo à Chicago où Julien et moi sommes ressortis de l’auberge à 21h, déjà trempés par la pluie-neige, pour acheter des paires de chaussures appropriées au froid et aux futures balades en forêt. Aimeric et Thomas avaient prévu le coup la veille, en s’achetant leurs chaussures d’hiver/de montagnes avant de partir de NYC. Nos changements géographiques brutaux (on traverse les états très rapidement) nous imposent des nouvelles conditions avec lesquelles composer.
A Fargo ce jeudi soir, il fait – 23°C et on est bien content d’être enfin équipés, même si nos narines sentent le changement de température.

Sur la route...


Petite liste des états américains traversés jusqu'à présent :
- Vermont
- New Hampshire
- Massachussetts (YMCA à Boston)
- Connecticut (Motel à Milford)
- New York (Auberge de jeunesse/Brooklyn)
- New Jersey
- Pennsylvanie (Motel à Mifflinville)
- Ohio (Motel à Toledo)
- Indiana
- Illinois (Auberge de jeunesse à Chicago)
- Wisconsin (Motel à Madison)
- Minnesota
- Dakota du Nord (Motel à Fargo ce jeudi soir)



Le plus gros choc en terme de paysage aura été pour moi l'arrivée mercredi dernier au motel de Madison, Wisconsin. Si l'endroit n'entretient finalement aucun lien de parenté avec le film de Eastwood, on lui trouvera quand même une certaine tenue dès que l'hiver se pose : En sortant de la voiture, la fin du monde a eu lieu. Un mall gelé et déserté où s'affairent les déneigeuses, sous la surveillance rapprochée des lampadaires esseulés. Avec de la neige jusqu'aux genoux, on s'ébroue avec bonheur jusqu'au Red Robin, dinner des familles dont nous sommes les seuls clients ce soir-là. Après avoir atteint Chicago, on pensait légitimement avoir accompli l'essentiel du voyage, mais à ce stade, il nous restait un peu moins de 3000km à parcourir. La suite de l'épopée ubuesque est réjouissante : Après Fargo (et son indispensable tribute aux frères Coen), nous filons plein Nord pendant 400 km jusqu'à Winnipeg. Puis, on tourne à gauche, et c'est tout droit sur la route 1 pendant un peu moins de 2000 km.


L'aventure continue.


A : Montréal
B : Boston
C : New York
D : Pause
E : Chicago
F : Minneapolis (finalement remplacé par Fargo)
G : Winnipeg
H : Saskatoon (qu'on évitera probablement)
I : Calgary
J : Banff







samedi 28 novembre 2009

Mystify me

C'est sérieusement la honte ce blog. Alors que j'arrivais à me maintenir à un certain niveau les fois passées, je prédis une durée réduite à ce nouvel essai.

Le fameux hôtel Place d'Armes

Montréal s'achève sur les chapeaux de roues, puisque à force de travailler, j'en viens à louper pas mal de choses, mais je rattrape comme je peux l'entrain de mes collègues.
L'hôtel, c'est désormais fini, et visiblement ça s'est bien passé puisque pour la énième fois, le boss m'a lâché sa carte de visite en me disant de le recontacter "si ça ne marche pas comme prévu à Banff" ou si je cherche un boulot dans le coin. Après moins de deux mois de présence, au sein de l'entreprise ça fait quand même plaisir.
Le job était marrant, et plutôt formateur : si à Angers je n'ai toujours conduit que la Peugeot 205 familiale, une journée classique à l'hôtel me faisait passer sur une dizaine de véhicules, dont la Jaguar verte qui a clôturé mon dernier service. J'arrive maintenant à a peu près tout démarrer et conduire, entre les manuels, automatiques, hybrides, jeeps, SUVs, voitures de sport et immenses véhicules aux proportions gargantuesques.

Nous partons donc lundi pour un road trip de deux semaines aux États-Unis, avec un sacré débit de route à avaler. Thomas et Julien, très concentrés dans la tâche, recherchent des auberges de jeunesse ou des motels pourris pour satisfaire notre besoin de recréer ses scènes de désolation qu'on affectionne. Aucunes certitudes quant à un éventuel accès à internet, mais on devrait pouvoir s'updater de temps en temps.
Le grand ménage de l'appartement va faire trèèès mal, et il va falloir faire ses valises dans la foulée pour s'affranchir des obligations du moment.


Du coup, ce week-end, c'est party gentille -- quoique celle d'hier soir au Daomé a fait très mal. On dit au revoir aux collègues, à Julie et Antoine qui nous ont bien sponsorisés depuis notre arrivée, et aussi Bruno si on arrive à le croiser. Car entre les games de hockeys et ces virées à vélo dans les bois, le bougre est difficile à attraper.
On est pas mécontents de quitter Montréal, ce n'est pas que la ville nous déplaît mais on a l'impression d'en avoir fait pas mal le tour. L'envie de bouger vers des lieux plus désertiques nous démange aussi sérieusement. Reste de très beaux endroits, avec le Mont Royal environnant, et au final, nous nous sommes bien amusés. Je suis assez satisfait de pouvoir écrire cela avec mes 40h de boulot hebdomadaire...

La galerie de Novembre
est arrivée, et devrait être accessible aux possesseurs d'un compte Fbk.


Un nouveau slogan qui nous unit

L'aventure romantique continue, nous décollons lundi.
Jack Kerouac, Chris McCandless, ceci est pour vous.
Mais surtout pour nous, en fait.

lundi 16 novembre 2009

Road-trip, accordé

Navré pour ce post si tardif.

Après ces célébrations du week-end, Bruno ne comptait pas en rester là et a subtilement usé de son charme (à base de chantages affectifs) pour nous faire reprendre de mauvaises habitudes. C'est ainsi que dès le lundi soir nous étions de retour dans un endroit original (probablement un théâtre, avec parquet) pour célébrer la Chute du Mur de Berlin. Avec la chemise à carreaux du jour et mes Dr Martens, j'avais le look Krafwerk idéal pour cette célébration germanique à base de beats eurodance hongrois et ses lignes de basses éreintantes. Avec Bruno, c'est déhanchage pour tout le monde jusqu'à ce que la soirée se fatigue, lundi oblige, et que nous rentrions chez nous. Après cette célébration anti-communiste, on a gentiment repris la route de nos ambitions capitalistes malgré notre désir de revenir à l'air sain de l'immédiateté.


Ainsi, Thomas et Julien m'ont fait la surprise mercredi, de venir me chercher à la sortie du boulot pour me montrer le dernier achat collectif : une Plymouth Rallye de 1997, antiquité réjouissante qui annonce la suite avec amour. Au Grand Nord finalement avorté, nous préférons une plongée plein Sud pour écumer la côte Est afin de bien en faire le tour, et de partir sans se retourner. Impossible d'ignorer que nous sommes si proches des États-Unis (à 500km de Boston), aussi début décembre, nous filerons pour la paire Boston/New-York. Très tentés par Toronto et sa situation géographique idéale (entre US et CA, région des Grands Lacs et Chutes du Niagara), nous avons finalement dû laisser cette étape de côté pour des raisons budgétaires et les probables ennuis douaniers que nous apporterons les traversées multiples entre États-Unis et Canada.

Chicago sera donc l'ultime limite à atteindre, avec une traversée du désert par la ville de Cleveland et quelques possibles arrêts dans les motels du coin au passage...
Après Chicago, petit arrêt pipi par Minneapolis qui marquera la fin du périple états-unien, puis rentrée dans le Canada. Winnipeg et Saskatoon seront nos derniers arrêts avant une remontée vers les Rocheuses canadiennes pour se trouver un boulot à Banff, fief des stations de ski et de la saison hivernale.


Durée du road-trip 100% masculin : 20 jours si tout va bien, plus longtemps si on se perd à Woodstock ou London (deux villes dans l'Ontario), Detroit et sa 8 mile, ou Kalamazoo (parce que c'est mignon comme nom). En attendant, on révise les classiques : Aimeric regarde Into the Wild de Sean Penn et je me surprends à lire la biographie wikipédia de Jack Kerouac grâce à l'ami Sam et aux discussions envolées que nous avons, lui en Inde, moi au Canada.
La vie romantique, la vraie, continue.



Justifier

jeudi 12 novembre 2009

Shades of grey


Rencontré au boulot, Kei, dandy parisien d'origine, immense, cintré dans ses costumes et aussi fascinant à regarder se mouvoir qu'un épouvantail qui se mettrait à marcher.

Exilé depuis 10 ans sur ces terres canadiennes, il a depuis été naturalisé par son pays d'adoption et a découvert, sous le manteau pendant deux ans et demi, la folle vie new-yorkaise, celle qui marque et tâche l'âme de tout être extirpé de la superficialité du tourisme temporaire. Le schéma est peu clair, mais étant donné qu'il est maintenant responsable événementiel de l'endroit et du bar lounge de l'hôtel, il a sans doute oeuvré dans le même quartier de (la grosse) pomme.
Découvert par les autorités et dépossédé d'une vie qu'il menait avec force conviction, il a été prié d'abandonner tout espoir et de retourner au Canada. Malgré la belle vie qu'il y a retrouvé (train de vie et sphères stratosphériques), l'amour est mort et les choses ont changé. Séparé de sa copine, du rythme entêtant de New-York, coupé de tout et angoissé par ses réveils matinaux, il a fini par me dire, après ma version des faits, que nous avons vécu la même chose, à des intensités sans doutes différentes, même si le cœur y était à chaque fois. Avec ces confessions tombées de nulle part, je gagne un allié étrange dans la place (d'armes), et continue d'errer dans les couloirs feutrés du lieu. Son masque charmeur, particulièrement efficace auprès des serveuses qu'il emploie, tombe en présence de nos échanges.

Parfois, Kei passe dans le lobby, m'adresse un signe de convenance et reprend des fils de discussion perdus, comme ces moments loin de cette métropole qui nous aurons trop marqués. On s'enquiert des projets de chacun, entre romantisme urbain effréné et froide réalité, ce qui me fait me demander quelles seraient mes légitimes réactions quand j'y retournerai ; y avoir déjà pensé ne suffit plus, il va falloir y réfléchir à tête reposée, d'autant que le planning de voyage nous impose de nouvelles directions (on reviendra dessus). Angélique me prévenait déjà du piège de revoir New-York alors que la mission Canada n'attend pas, mais il ne s'agit plus uniquement de ça (nous sommes 4 à vouloir écumer la côte Est), New-York est un légitime point de passage obligatoire. Nous sommes partis de France pour vivre un road-trip magnifique, porté par les routes, et nous avons bien l'intention d'en profiter quoi qu'il en coûte.

L'effet perpétuel de décalage se poursuit, d'ici deux semaines, Montréal risque d'être un bien lointain souvenir...





dimanche 8 novembre 2009

Cinéma : Bright Star, de Jane Campion

Justifier

Présenté au Festival de Cannes, Bright Star est le dernier film en date de Jane Campion, célébrée pour ses portraits de femmes au cinéma depuis de nombreuses années. Toujours hanté par le souvenir ténu du Orgueil et Préjugés de Joe Wright, c'est vide de tous préjugés que je me suis lancé dans cette nouvelle autopsie d'une Angleterre victorienne, qui, si elle peine à se renouveler, fait toujours aussi plaisir à retrouver.
Car si on peut reprocher une chose à ces films se voulant d'époque, c'est qu'on y retrouve en général très rapidement la série de codes en vigueur, entre amours malaisés, échelle sociale à escalader et tragédies à affronter. Or, Orgueil et Préjugés parvenait à se hisser hors du lot par l'originalité du regard de son réalisateur, croisant direction d'acteurs rafraichissante, montage subtil et surtout, réalisation inspirée. Ici, Bright Star s'attache avec beaucoup plus d'académisme à suivre la jeune Fanny Brawne, entretenant une liaison avec un poète dans l'Angleterre du XIXème siècle : une situation de départ pas des plus réjouissantes, connaissant les états dans lesquels peuvent se mettre de pareils personnages pour survivre en pleine tragédie.

Bref, dépendant de l'humeur de chacun, le film peut s'aborder différemment, mais rapidement une tendance s'affiche : on peut rapidement pencher vers le bon film de victimes (et le film réserve un lot de scènes hors du temps si insensées qu'on peut facilement choisir cette option), ou au contraire adhérer aux us et coutumes de l'époque (une étiquette restrictive au possible) et s'énamourer de ce folklore perdu à jamais, l'œil mouillé.
C'est finalement dans ces retrouvailles dociles avec le temps que Jane Campion parvient à nous émouvoir, dans une authenticité rugueuse nécessaire avec son casting minimum enfermé dans une maison voyant passer les saisons. Entre cadres étroits et tentatives forcées d'onirismes, le film traverse le quotidien lourd de stigmates d'une famille anglaise, se réjouit des quelques moments d'heureuses dispositions, et pose de jolis plans au passage. Au final, l'originalité qu'on pourrait trouver au projet réside dans le fait que le poète de notre histoire se trouve être John Keats et que loin de se reposer sur une biographie bien sage, Jane Campion prend le parti de s'attarder presque uniquement sur les épreuves que va traverser la jeune femme amoureuse de celui-ci. Comme une ligne directrice cadrant l'histoire, la vie du poète sert de bases de repères et la cinéaste brode autour l'histoire de Fanny Brawne (parfaite Abbie Cornish), amoureuse transie et muse d'une vie. Un joli film aux codes entendus, mais impeccable dans sa retranscription d'un amour touchant, se clôturant dans un plan final parfait.


Sortie en France le 6 janvier 2010




Bonus :
- Un humble essai sur Orgueil et Préjugés


samedi 7 novembre 2009

Simian Mobile Disco @ SAT Montreal


Première grosse soirée concert programmée depuis notre arrivée. Après avoir loupé consécutivement La Roux et Metric (complets), puis Jay-Z (trop cher), on s'est vengé sur cette bonne nouvelle de dernière minute : le passage de Simian Mobile Disco en ville, et pour ma part, la seconde fois que je les voyais après l'accomplissement new-yorkais de l'année dernière.
Le problème, c'est que la soirée de la veille avait été difficile, après un départ tardif chez Julie et un épilogue à l'Officiel, club local plutôt très dense, tant au niveau de sa programmation musicale que de la faune qui la compose. Ce samedi après-midi, un foot avec l'ami Antoine nous aura mis sur les genoux et au moment de partir pour le concert... GROSSE FATIGUE générale, Aimeric commence en plus à être malade, ce qui nous inquiète quant à son entretien du lendemain...

BREF, Simian Mobile Disco ça fait bien plaisir ! Situé à la Société des Arts Technologiques, sorte d'entrepôt bien agencé, le concert a finalement démarré vers 1h du matin après un DJ set et la musique planante des Phenomenal Handclap Band. Comme à l'accoutumée, c'est sur leurs machines que s'acharneront les deux DJ de Simian Mobile Disco, l'un nous tournant le dos en permanence sauf quand ils nous haranguaient de leur hauteur.
Le duo ouvre leur set sur Sleep Deprivation et repassera en revue plusieurs de leurs morceaux (Hustler, Hot Dog, Audacity of Huge), réarrangés, avant de s'éclipser après 1h15 de set. Bien sûr personne n'est dupe et ils reviennent sur I Believe avant de nous accorder encore toute leur attention le temps de quelques morceaux. Le concert se finit dans la sueur et les cris, la faune continuant de s'agglutiner dans la petite surface disponible et nous finissons par ressortir de l'endroit, bien vivants mais claqués. Allez, taxi pour tous après une mise en commun de nos derniers fonds, bien épuisés par la soirée.


vendredi 6 novembre 2009

Des nouvelles de l'hôtel

C'est le moment de donner des nouvelles !


- Quand j'étais petit et que je regardais Les Intrépides, je me demandais pourquoi la fille parlait bizarrement.
Maintenant je sais pourquoi. On en a eu un aperçu dans l'avion avec les hôtesses de l'air pipelettes et guillerettes, maintenant on le vit au quotidien dans les rues de Montréal. Et plus encore au boulot, où je dois composer avec un faux-français entrecoupé d'anglais, avec un accent parfois à couper au couteau. C'est bien simple, parfois je demande au directeur de switcher en anglais tellement il a le débit rapide. Et au talkie-walkie (pour rester en contact avec toute l'équipe), je ne comprends juste rien.

- Le mois de novembre a été l'occasion d'une épuration des valets après une sélection assez drastique. Ce sont donc Kair (mon collègue russe), Mike et Peter qui se sont fait gentiment mettre à la porte, certains après + d'un mois et demi de loyaux services. Ce qui me permet de penser qu'il pourrait en être de même de moi, d'ici à la fin novembre peut-être ? J'ose m'imaginer pouvoir éviter la difficile conversation annonçant mon départ de la boîte, mais je pense ne pas pouvoir l'éviter.
- Car sans frimes aucunes, Jacques le directeur m'a pris à part et a fini la conversation m'annonçant tous ces départs en me tapant dans le dos, lançant un "On a gardé que les meilleurs !". Un enthousiasme rassurant mais inquiétant pour la suite, s'ils comptaient m'avoir pour le reste de l'année.

- Julien, lui, a pris les devants avec son poste de second de cuisine au Plein-Sud : devant l'insistance du restaurateur pour l'avoir au moins jusqu'aux vacances de Noël, Julien leur a annoncé qu'il partait de Montréal à la fin novembre. La nouvelle a été accueillie avec plus ou moins de chaleur (sans animosités cependant), et le restaurant s'est trouvé un remplaçant en 2 jours.
- Avec ces nouvelles de l'intérieur, j'ai présenté mon coloc Thomas au directeur, pour un poste de valet. On attend le retour, même si on ne compte pas s'éterniser dans le coin.

- Ma routine de valet charmeur est bien au point : je drague le client avec mon histoire de français exilé depuis peu au Québec, qui veut découvrir le Canada. Les clients sont en général suffisamment enchantés pour me demander mon prénom et donner du pourboire en conséquence, ce qui fait la joie des collègues valets. En général, pendant que je m'occupe des bagages, Viet s'occupe des voitures, on scinde les tâches pour charmer le client au maximum.

- Le côté voiturier du boulot se passe bien ; pour n'avoir conduit qu'une Peugeot 205 jusqu'à présent, je dois dire que je tombe de haut avec ce qui se présente à l'hôtel. Chaque fois que je monte dans l'habitacle d'une voiture, c'est un nouveau système à appréhender : Manuel ou automatique, avec des boutons pour le démarrage ou pour le parking, des options subtils comme les pédales à enfoncer en même temps que d'appuyer sur tel bouton, bref, un vrai festival.
- L'occasion d'une session Fast & Furious avec Viet dans quelques rues de la ville, avec vos Lexus et vos coupés, messieurs les riches. Juste le temps du pâté de maison, avec une arrivée dans la ruelle de l'hôtel pour se garer ensuite correctement dans l'étroit garage situé sous l'hôtel.
Et il est très agréable de rouler entre les buildings de la ville, la nuit.

A 23h, quand je termine, je rentre au métro jusqu'à chez nous, pour une nuit romantique avec les boys.
Fin de post abrupte cause départ concert de Simian Mobile Disco. Souviens-toi, l'année dernière, c'était .




dimanche 1 novembre 2009

Halloween Boxxx Party @ Clark Street


18 heures d'aventure en 4 étapes.


1 -
On a eu un mois pour s'y préparer mais ce n'était visiblement pas assez ; Du coup, on se lève tard pour aider Julie à déménager sous la pluie fine (jette-t-on le canapé par la fenêtre pour aller plus vite ?), on prend le bus et nous arrivons au Dollarama 10 minutes avant qu'il ne ferme ses portes. On achète des capes de vampires, du maquillage et des accessoires débiles pour s'éduquer sur les dispositions à prendre avant la soirée. Celle d'hier soir, composée de vins et de fromages ayant terminé dans les vapeurs brumeuses du matin, on compose doucement, histoire de savoir comment procéder pour la suite. Julien travaille et nous rejoindra plus tard, et on se cale déjà un Rock Band tranquille chez Bruno pour le lendemain, en même temps que de profiter d'un réseau internet correct pour se mettre à jour sur de nombreux sujets.


2 -
On va donc jusqu'à Berri chez Antoire. Après quelques "gros sandwichs", on se maquille comme les vampires de Twilight (ça veut dire qu'on se blanchit, mais juste le visage), on finit les Ricard et les dernières retouches s'opèrent. Ma cape se coince dans la porte du métro, on file. J'oublie qu'on est maquillés et qu'on ne ressemble à rien.
Une fois arrivés, l'hallu. Un entrepôt au 7250 Clark Street, dans une banlieue louche, du bruit partout et des couloirs qui communiquent selon une architecture bizarre, qui me perturba toute la soirée. Apparemment, on débarque d'abord dans la mauvaise soirée, une soirée ukulélé avec des gens bien habillés qui dansent. La party est ailleurs, dans une pièce géante voisine. Trois Dj, de l'électro à bloc, je retrouve enfin ces soirées shady et ectic dans lesquelles je me suis souvent perdu à NYC. Tout le monde parle anglais, les gens déguisés se mêlent aux autres, on pose les sacs et on y va. Je reprends conscience à 6h15 du matin, errant sur la piste de danse à la recherche de mon sac. Les gens ont disparu peu à peu, Julien est en train de chopper, Aimeric martèle le sol de sa canne, Thomas est rentré après nous avoir pimpé, l'espace-temps s'étire et se déforme. Un gars ouvre un rideau et regarde le soleil poindre à l'horizon. Je rigole nerveusement comme Donnie Darko dans la séquence finale du film.


3 -
Julien me rejoint et laisse son bison, la soirée s'arrête. On récupère ce qu'on peut (nos capes déchirées), et après m'être perdu une dizaine de fois dans les couloirs de l'entrepôt, je retrouve la sortie (il faut descendre, logique). Le soleil nous frappe, le ciel est bleu, quelques moutons de nuage fuient. Après avoir rigolé comme des enfants devant ce miracle chamarré, le froid nous pique et nous nous trainons jusqu'au Domac au loin (de l'autre côté du parking).
Mon rêve de matins nord-américains miteux devient réalité, sous les néons du fast food. Il est 7h30 du matin. En chemise, l'air de rien, on se rapatrie vers le métro. Le froid nous fige, nous sommes les uniques témoins d'un matin glorieux. Trois stations plus tard, il est 8h et nous nous endormons instantanément une fois rentrés.

Réveil à 15h, et grosse prise de conscience : je crois qu'on m'a piqué mon sac pour la bouteille de Johnny Walker qu'il contenait. A 38,50$ la bouteille de 1,4L, on comprend que des gens puissent vouloir la convoiter. Pas cool, mais il va falloir repasser à l'entrepôt en ce dimanche 1er novembre, en priant pour un bon miracle. Mais d'abord, un sandwich chez Tim Hortons pour se remettre, et une vie montréalaise calme qui se remet bien de son samedi soir.


4 -
Je parcours le sens inverse à l'aveuglette, le manteau dans le vent ; j'ai froid et chaud en même temps. La ville a des airs étranges, déjà noire, le balais de voitures incessant trouble l'obscurité de l'instant : à 17h, il fait nuit. J'approche des entrepôt, j'y monte. Tout est ouvert, je retrouve l'environnement de la veille, sans pour autant pouvoir me situer. Je parcours le lieu avec insistance, deux salles sont réservées à des écoles de danses, et des danseuses répètent. Je trouble un moment leur ordre, un gars me donne un numéro de téléphone pour contacter l'organisatrice de la soirée d'Halloween. Je passe dans l'autre salle où répètent les autres, j'hésite à les interrompre mais la musique se coupent et elles se concertent, alors j'entre, les aborde et leur dit que j'ai perdu mon sac ; on me dit qu'elles ne savent rien de la soirée, mais me montre le comptoir du bar où sont posées certaines affaires. Je reconnais ma veste, que je leur montre, l'air victorieux. Elles rigolent, je crie un petit "yeah" convaincu, lève le poing, prends le sac et m'éclipse.
Cut.


// Comme le soulignait Ania à qui j'ai raconté cette merveilleuse histoire, Montréal semble marcher comme New York, où l'on perd ses affaires et les retrouve (en majorité) le lendemain. Pour ceux qui voudraient se replonger dans cette histoire de vêtements perdus et retrouvés, c'est ici, l'année dernière et milles lieux depuis.

// Pas de photos désolé, faute de carte SD.

// Et le merveilleux nouveau clip de Fan Death pour finir en douceur...



jeudi 29 octobre 2009

Aperçu vérité

Pour ne rien cacher de la vérité, je publie cette photo qui effraiera les gens sains de corps et d'esprit. Au bout de trois semaines, la chambre que Julien et moi partageons est devenu un vaste chantier qu'on essaie vainement de contenir. S'ajoute à cette anarchie des draps de La Petite Sirène berçant nos nuits. Même Julien en perd son latin et m'offre tous les soirs un concert de grincements de dents.


Tout cela est sans doute dû au fait que la chambre n'a pas de fenêtres ! Souhaitant changer la situation, la propriétaire a fait creuser un trou dans l'un des murs donnant directement sur la cuisine : nos nuits sont rythmées par le chasse d'eau fuyant en continu (dans les toilettes, heureusement), et les matins sont synonymes de soleil au visage (moins que dans le salon où dorment les gars, heureusement²), de départ de micro-ondes et de vrombissement du réfrigérateur. Un bonheur ABSOLU.

lundi 26 octobre 2009

Randonnée montréalaise et détente nocturne

Jour off, on en profite pour parcourir Montréal : en partant de chez nous en ligne droite, on arrive immanquablement aux hauteurs chics de la ville, ses villas, et son parcours sportif qui monte. On passe de rues en petites ruelles, de la ville à la forêt grâce à un chemin bizarre qui nous mène sur les hauteurs, tout à coup dans un cimetière gigantesque derrière le Mont Royal. L'endroit est véritablement immense et serpente le long de petites collines qu'on peut voir se dérouler à perte de vue, les tombes s'égrènent sur la pelouse verte, c'est assez saisissant.


On finit par en ressortir un peu l'air de rien, pour arriver sur l'autre versant du Mont Royal, déjà bien en hauteur. On débouche sur l'esplanade surplombant Montréal et le spectacle est vraiment intéressant : la ville se construit au bord du Mont et donne sur le fleuve St Laurent, construite entre ces deux . De plus, une loi interdit de construire des immeubles plus haut que le Mont Royal, permettant de ne pas complètement boucher la vue. On redescend patiemment des hauteurs pour se plonger dans la ville et errer un peu au hasard avant de trouver un certain réconfort auprès d'une tasse de café chaude pour certains, ou d'un Boston fourré chocolat pour Aimeric.


Le soir, la combinaison parfaite s'offre à nous : Filer au Dollar Cinema pour voir un slasher-movie débilissime et avaler un fat food (Wendy's) énorme, dans les derniers retranchements de la ville, là-bas à la station Namur. Expérience encore une fois bouleversante, on débouche sur la bretelle d'autoroute et remontons sur le mall pour retrouver notre ami le propriétaire hagard. Il me reconnaît et me dit qu'il est content de nous voir. Après quelques échanges, il me demande : "Hey why do you got that voice ?" Je lui réponds du tac-au-tac, que je ne sais pas et il m'enchaîne d'un regard lourd de sens : "It's the best voice, man". La chose est confirmée, nous n'avons pas halluciné la dernière fois : Ce mec est bien spécial, et on l'aime.
Dans la salle de projo, certains ne bougent pas entre les deux séances et le propriétaire s'en fout : à 2,30$ la séance, on aime à s'imaginer qu'il fait ça pour l'amour du 7ème Art uniquement.


Sortie épique, dans les chantiers derrière le mall. Encore une soirée parfaite. Allez, plus que 17 stations de métro et on est chez nous... Demain, debout à 5h45 pour aller bosser.


dimanche 25 octobre 2009

Une semaine de travail, le bilan joyeux

Après ma première semaine de travail, on fait les comptes :

- 440$ brut de gagnés honnêtement, à l'échelle canadienne, c'est pas trop mal. S'y ajoutent les tips, pourboires donnés par les clients quand on porte les bagages, quand on ouvre les portes ou quand on est gentil. Et là ça devient effectivement assez intéressant même si la semaine a été assez calme, de l'avis de mes collègues. Avec une moyenne de 40$ supplémentaires par jour et non imposables, j'ai pu faire quelques courses, prendre un muffin au Tim Horton's et aller au cinéma sans avoir à retirer sur mon compte français. C'est assez agréable de savoir qu'en se donnant un peu plus que d'habitude, on peut faire du tips facilement, en plus de la paye régulière qui sera versée sur mon compte canadien tous les 15 jours.

- Grosse ambiance entre les valets-chasseurs, je ne touche pas encore aux voitures mais ça ne saurait tarder. Je ne suis pas si emballé que ça à cette idée, vu que les voitures sont toutes impressionantes de par leurs proportions (...) et le prix qui va avec. Pour l'instant, la corvée de garage incombe aux plus anciens et je suis plus porté sur les bagages et les tips faciles qui tombent très facilement.

- Nous sommes une équipe jeune et plutôt récente : le plus ancien valet, hors superviseur, est là depuis 2 mois, John est là depuis trois semaines et Peter a commencé le lendemain de mon arrivée. Le turnover semble plutôt important et pourtant à l'entretien, on ne m'a jamais demandé combien de temps je resterai dans le coin ; pourtant nous n'avons loué l'appartement que jusqu'à la fin novembre, du coup le départ de l'entreprise (et de Montréal) semble déjà imminent.

- Ici, on bosse 40h par semaine. Mes shifts/services sont assez longs, d'une durée de 8h avec 30 minutes de pause pour le déjeuner. En ce moment, étant un des derniers arrivés, j'ai les horaires un peu ingrat : je commence à 7h du matin et je finis à 15h. A midi je descends déjeuner avec les portoricains et je baragouine comme je peux avec mes "Muchas gracias" et "Puta del fuego" pour me fondre dans la masse. C'est agréable d'avoir le repas d'assuré, ça évite les dérives Domac auxquelles on a été trop habitué.

- A la fin de mon service, à 15h, la vie est belle : je peux profiter du reste de la journée, renfiler un jean serré, ignorer les clients et reprendre le joli métro de Montréal. Le problème c'est qu'après ce gros rythme, une fois à la maison, j'ai tendance à m'endormir sur le lit des gars (habituellement en plein conciliabule dans le salon), et que c'est la mission pour réussir à faire quelques chose de la soirée. Mais on y travaille patiemment, avec des sorties pour acheter un KitKat chez le dépanneur du coin (Jean Coutu) ou aller au Dollar Cinema.

Sinon :
- Les américains (états-uniens) continuent de se prendre pour le centre du monde : Ils tippent avec leur monnaie américaine, au même niveau que les clients canadiens, c'est-à-dire qu'ils n'essaient même pas de se débarasser de leur monnaie US pendant leur passage, ils y vont très raisonnablement. On ne peut rien faire avec leur argent.
- L'hôtel n'est pas 4 étoiles pour rien : il y a une salle de sport, un bar lounge très bruyant, un resto "français", des salons, des salles de meetings et un spa au 3ème étage (sur 7). Avec 5 penthouses et 134 chambres en tout, c'est un peu la classe.
- Suis tombé sur Sandra Oh, en train de se préparer dans le lobby avant de sortir, chaussée de ses grosses lunettes, incognito. Expérience intéressante.
- Le boss m'a pris à part pour me dire qu'il adorait ma façon de travailler et qu'il se voyait en moi, à l'époque où il a commencé à travailler. En plus d'être gênant, c'était plein de double-sens pertinents.


La suite, pour bientôt !




mardi 20 octobre 2009

Tu peux pas test : un boulot à Montréal


Si tu ne vis pas au 5189A rue de Brébeuf, tu as sans doute manqué cet épisode : Mercredi dernier, j'ai déposé un CV et une lettre de recommandation (de mon hôtel passé) dans l'un des hôtels 4 étoiles de la vieille ville, cherchant un "valet-chasseur". Rencardé par Thomas puis Bruno, j'ai mis les mains dans le cambouis et suis tombé sur le directeur de l'hôtel qui m'a rappelé l'après-midi même pour un entretien le vendredi après-midi.

Et j'y suis allé, le corps dans le costume et la tête pleine de phrases clefs à régurgiter. ça n'a pas loupé : le lendemain samedi, nous partions à Québec et le directeur m'avait demandé de rappeler dès 8h du matin. Sur le chemin pour Québec, on s'est arrêté sur une station d'autoroute, et j'ai rappelé l'hôtel pour m'entendre dire : "C'est bon François vous avez le poste, vous commencez mardi à 7h du matin". On fête la chose avec un muffin et du pepsi, et le week-end à Québec fut joyeux (mais ça tu le sais déjà car tu lis ce blog)


Bref, après cette victoire importante, il a fallu se préparer ; La question des cheveux n'a pas été abordée, ce qui me laissait supposer qu'on les laisserait voler élégamment au vent. Au moment où j'écris ces lignes, j'essaye vaillament de porter le catogan tranquillement dans le salon, avant l'épreuve de demain. En effet, je me suis fait reprendre gentiment par le directeur qui m'a demandé soit de les couper (NO FUCKING WAY), soit de les attacher.

Je me suis pointé à 7h du matin en costard, et je n'ai finalement gardé que le pantalon, la cravate et le veston. Le job ? Si on en croit les liasses de papier qu'on m'a donné, décrivant le job, je dois accueillir "chaleureusement et sincèrement" le client, proposer de monter ses bagages, l'accompagner à l'accueil, bref, tout faire pour qu'il se sente cosy, aimé, chéri.
Ah oui, et je dois conduire les voitures au garage, les garer dans des coins exigus et les ressortir quand on me les demande... La partie du boulot qui me fait peur vu les mastodontes qui se parquent parfois devant l'hôtel...


La paye est pour l'instant de 11$/heure + pourboires, partagés entre les autres valets. Et sachant que dans les hôtels 4 étoiles, les clients se lâchent plus qu'au dinner en tips, ça peut monter haut si j'en crois mes collègues, dont Sylvain qui ne vit plus que de ses pourboires (il ne touche pas à sa paye, une perspective réjouissante)

Les collègues, justement :
- Adam, le boss des valets. Steinberg est son nom, je le soupçonne allemand d'origine.
- Russel : Ex-cop, valet de nuit, a tout vu, tout entendu, aime sa vie et s'occupe de sa maman quand il rentre du boulot (ou de sa femme, j'ai peut-être mal compris)
- John, 22 ans, québécois et acquis à la cause de l'hôtel. Dévoué, responsable, cool.
- Kair, 28 ans, d'origine russe, émigré récemment (depuis trois mois), se cherche à se faire un maximum de fric le plus rapidement possible. A cerné en trois semaines toutes les subtilités de l'accueil au client. Parce que qu'on pourrait remplacer cet accueil au client par de la drague auprès des filles, sauf qu'au lieu d'avoir de l'amour en échange, on aurait de l'argent (les pourboires). Du proxénétisme moderne.

Bref, c'est parti pour du fun avec une équipe jeune, on va voir combien de temps ça dure !
10$ de pourboire aujourd'hui, ça a payé le ciné !

Site de l'établissement : http://www.hotelplacedarmes.com/



lundi 19 octobre 2009

Le Dollar Cinema, c'est magique !!

Drinks, Candies, Chocolate, Popcorn, EVERYTHING : 1$
Admission : 2$


Le rêve ! En arrivant à Montréal, on a vite repéré où étaient les cinémas intéressants du coin. Le Dollar Cinema propose des projections de films sortis quelques mois auparavant, du coup le prix d'entrée est seulement de 2$. L'occasion de se refaire Gamer, cette fois-ci en VO totale et pour pas cher.
La station de métro est à très éloignée, et on arrive dans la banlieue anglophone de Montréal, avec ses parkings, ses malls et tous ses fast-food de rêve à portée de main. Après quelques déambulations, on finit par se rendre compte que le cinéma d'art et essai qu'on imaginait se trouve au premier étage d'un mall, et que c'est un boui-boui magique qui se terre au confins du couloir. La mafia indienne nous attend dans le hall et on nous fait signe de payer nos tickets à l'intérieur ; là, la propriétaire aux yeux hagards, visiblement sonnée, n'entrave rien de ce que je lui dit en anglais et finit par s'occuper d'autres clients pendant que son mari prend la relève : les yeux exorbités, les cheveux longs et sales, les cernes sous les yeux ne cachent plus rien : on est au bout du monde, dans une autre dimension, et après le "gros sandwich" qu'on s'est envoyé juste avant, la nuit n'a plus de limites.

On demande nos places pour Gamer mais le gars m'explique qu'il a loué sa grosse salle à une bande d'Indiens venus mater un Bollywood en DVD. Effectivement, après vérifiation dans la salle, le Bollywood bat son plein avec une bande-annonce de Rambo à l'indienne avec un acteur des Sopranos perdu dans le lot. Il poursuit en nous disant qu'il ne lui reste qu'une salle de libre et que le programme de ce soir stipulait qu'il diffusait aussi The Hangover, et que donc il va falloir choisir. Le problème c'est que tous les gens non-indiens présents sont là pour voir The Hangover (le film sorti au mois de juin que les gens continuent d'aller soir >SIGH<), on se retrouve donc en infériorité numérique. Le québécois bizarre qui nous suit depuis tout à l'heure annonce à Aimeric qu'il passe dans notre camp pour faire valoir son poids lors du vote. Youpi. Face à l'adversité, j'essaie de renverser les choses en gueulant "Free popcorn for those who came to see Gamer !!". Le gars obtempère, très commerçant et visiblement charmé de pouvoir faire passer la pilule, l'air toujours hagard et absent. Comme un zombie il nous tend des paquets de popcorn (dans des sacs en papier comme dans le temps) et alors que nous partons, on vient le saluer et il nous dit : "There's the Cincinnati Kid in Room 3, best film ever". Le ton macabre ne nous étonne plus, il poursuit : "You can go see it, it's a gift". On se pose, on réfléchit, et on y va. De toutes façons, il est maintenant occupé à vendre les billets pour The Hangover et sa femme a disparu pour se faire un fix.

L'expérience mystique continue dans la salle 3 du Cincinnati Kid ; Julien ouvre la porte, on se retrouve dans une salle visiblement faite main par le proprio car agencée d'une curieuse façon : de la porte d'entrée, deux rangées de sièges sont positionnées de part et d'autres de la salle (18 sièges en tout). Au milieu, l'écran est visiblement un panneau qui se tire du haut (comme en classe) et le lecteur DVD en dessous indique que le film est commencé depuis quelques minutes déjà. L'assemblée est fascinante : des grands-pères, parrains de la mafia locale, arrivent par les multiples entrées, déambulent devant l'écran en vacillant, se ravisent et s'assoient là où il peuvent. Devant, un sosie vieillissant de Danny de Vito ricane tout seul en mangeant ses bonbons. A un moment, un papy devant moi se tourne vers nous et nous demande en anglais s'il peut monter le son. Presque stone, étonné par l'anglais, je réponds sans faire exprès en gueulant "GO AHEAD !", et le gentil papy se lève, rallume la lumière pendant le film et monte le volume de la chaîne à fond.
A côté, le film bollywoodien est tellement fort que toute sa bande sonore empiète sur celui du film. Et des chansons indiennes sur un film de Steve McQueen, c'est incroyable.

Au final, on ne comprend pas grand chose de ce que les gens se disent à l'écran, mais l'expérience est gratifiante et atteint un niveau fabuleux. On termine tranquillement la séance avec le popcorn offert, on s'éclipse en saluant de loin le gérant, et on va se faire un burger au Wendy's.

Le Dollar Cinema, c'est magique, on y retournera !

Site internet : http://www.dollarcinema.ca/

PS: une référence importante à HIMYM se cache dans l'article/


dimanche 18 octobre 2009

Week-end à Québec et alentours !


600km plus tard, il faut se rendre à l'évidence : ça faisait du bien de sortir de Montréal. On a loué une voiture pour le week-end, pour visiter Québec, à 2h30 de route. Levés à 6h du matin, nous avons récupéré la voiture (automatique) et c'est parti pour le trajet. On arrive bien vite à Québec, sorte de ville en partie médiévale construite sur les hauteurs et donnant sur le St Laurent. La ville monte et descend, s'entoure de grands parcs et de murailles, c'est très mignon. On fait le tour des curiosités de la ville, la soirée se finit au pub par un repas copieux et bien vite c'est déjà le temps de rentrer. Impossible de savoir ce qui nous crève tous les soirs comme ça, mais nous déclinons tous les uns après les autres très rapidement, et aucune de nos soirées ne s'est pour l'instant terminée au-delà des 2h du matin.




Le lendemain, petit-dej à l'auberge à 9h, et nous prenons la voiture pour repartir sur les routes, vers la chute d'eau de Montmorency ; une merveille de la nature de 85m de hauteur, dans un parc naturel protégé et accessible à pieds uniquement. Parce qu'il faut grimper : tout le parc est aménagé autour de cette chute d'eau, entre passerelles, petits ponts, et escaliers aménagés sur les parois escarpés entourant l'endroit. Le chemin en entier fait une sorte de boucle autour de la cascade et il faut ensuite rebrousser chemin pour retourner au parking.



Nous partons pour l'île d'Orléans ; un pont relie l'île au continent, et nous découvrons un endroit charmant pour se balader ; l'île est bordée de maison ou de petites fermes où les exploitants locaux vendent leurs récoltes. On s'arrête dans un champ où une mère et sa fille proposent aux gens de se balader dans leurs champs de citrouilles, et de repartir avec leur propre récolte pour Halloween. Un labyrinthe taillé dans le maïs nous attend, et nous repartons avec des épis de maïs gracieusement offerts. Enfin un Canada plus sympa ! Québec était une belle ville, mais on se sent nettement plus libre dans ces champs, ces espaces ; c'est là que la nécessité d'avoir son propre moyen de transport m'apparaît comem nécessaire.


Tout autour de nous, des couleurs automnales magnifiques. Derrière le dinner où nous nous arrêtons pour un déjeuner typique de la région (des hamburgers), se trouve des vergers et des jardins descendant vers le St Laurent. Nous poursuivons notre route, un peu inquiets vu la jauge d'essence qui continue de descendre. Après renseignement auprès des gens du coin, il n'y a pas de station d'essence sur l'île ; on rigole, on se rassure, et on repart. La route fait le tour de l'île, on voit au loin les rouges, les reliefs et nous passons devant des maisons individuelles magnifiques ; La débauche de moyens affiché nous fait dire que cette île est une sorte de paradis privé accessible uniquement avec un certain capital. Un petit cimetière donne sur la plage, et on court comme des petites filles sur les rochers pour renifler les embruns. C'est si chou.


Le bouquet final : des draps séchant au vent dans la petit jardin d'une maison.
Après cela, le retour est doux, sur les routes en ligne droite et avec la voiture automatique sur laquelle nous aurons tous un peu conduit. On se couche, vannés et heureux, après avoir comaté devant "Bleu Sombre", traduction un peu trop littérale de Dark Blue, avec Kurt Russell.



jeudi 15 octobre 2009

Arrivée d'un nouveau bro


Il est arrivé !
Aimeric, comme nous, s'active depuis un moment concernant ce voyage au Canada. Mais faute de modèle sur lesquels s'énamourer, le départ était reporté à une date ultérieure. Il aura suffit d'un dernier meeting lors de mon passage à Paris pour qu'il nous lance au détour d'une phrase : "Bon ben, j'arrive la semaine prochaine !". Un ton désinvolte suffisamment testé pour affirmer qu'il tiendrait sa parole.
Et voilà, à peine posés nous-mêmes, le joli Ricou nous annonçait sa venue pour ce mercredi. Arrivé avec un sac à dos en tout et pour tout, annonçant d'emblée qu'il avait oublié tout son nécessaire à toilette, on le récupérait en pleine forme, presque en tee shirt, en train de déambuler dans les rues.

On s'acquitte vite fait de l'essentiel, entre balade grégaire pour fêter la chose et sortie de la nuit, qui finira par être un simple burger à la Banquise, QG de la poutine québécoise.
Le programme est lourd pour la suite : Aimeric est passé par les cases habituelles du nouvel arrivé à Montréal, on le balade en vitesse. En attendant, le petit doudou est fatigué et à tendance à s'endormir n'importe où, n'importe comment.


On retrouve les anciens québécois aimés (Bruno et Dom) le temps d'une soirée animée, (on se perd, on récupère au McDo) et je passe l'après-midi avec Sylvain, connu à New York l'année dernière par l'entremise des québécois, qui me briefe un peu sur les hôtels de la ville, les coins à connaître, les coins où faire des courses pour moins cher qu'au Métro, les choses à savoir... L'épanouissement continue !


A suivre : d'énième courses pour se nourrir, un entretien dans un hôtel 4 étoiles de la ville.

mardi 13 octobre 2009

Cinéma : Skate fast, skate hard : WHIP IT! de Drew Barrymore


Whip It se crie avec la joie au coeur à la vue du trailer en fin d'article, et se trouve être le premier film de l'actrice Drew Barrymore. Alors effectivement, ça peut faire peur mais contrairement à 500 Days of Summer, le film se veut moins indé Sundance que récréation belliqueuse, leçon de vie en option. Et mine de rien, avec Ellen Page (Juno) dans le rôle principal, ça fait plaisir.

Bodeen, Texas. Bliss (Ellen Page), en mode grunge parfait, se débat entre son boulot de serveuse dans un café, sa mère envahissante tentant d'en faire une femme (une vraie), un père absent et des études qui ne vont pas très loin : Encore une Amérique de laissés pour comptes, mais avec toujours ce petit espoir qui pointe le bout de son nez au détour d'un flyer pour des démonstrations de roller derby féminin.
Girl power affiché, gros sons et grosses taloches sont au programme de cette aventure parfaitement réjouissante, entre comédie et jolie tranche de vie inoffensive.


Un plaisir entretenu par les phases de roller derby, où noms de codes et tenues de gangs à la Warriors sont la norme et permettent à Drew Barrymore de développer un fétichisme propre à ce sport diablement entraînant. Les règles sont fugacement expliquées, mais au final ne compte que le plaisir de la confrontation lors de séquences à la Rollerball soft, dans un hangar aménagé. Juliette Lewis ne pouvait pas choisir retour plus approprié avec ce film, dans lequel elle campe la capitaine de l'équipe adverse, bitchasse haineuse à la classe imparable. S'ajoutent au casting Zoe Bell (Boulevard de la Mort), la rappeuse Eve et Andrew Wilson (frère de Luke et Owen) en coach désopilant atteré par le niveau de son équipe.

Dans Whip It, personne n'est fondamentalement méchant, et l'adversaire principal de Bliss est la bienséance américaine de rigueur dans sa petite ville du Texas... Alors certes, les raccourcis sont faciles et l'ensemble s'égrène avec la régularité de films du même type déjà vus, mais l'immanquable bon esprit qui se dégage de l'ensemble du film permet de passer un excellent moment et donne envie de se lever dans les gradins pour hurler lors des séquences sportives à peu près bien filmées.

Drew Barrymore, autrefois promise au même glorieux avenir que son actrice Ellen Page, se réserve un ptit rôle pas prégnant, et fait preuve d'une retenue et d'une pudeur étonnante tout au long du film. Classe.

Bref, Whip It, c'est une très bonne surprise, pleine de douceur et de mandale dans la gueule !
8/10

TRAILER !!



Fiche IMDb
Club de Roller Derby à Montréal