mercredi 30 décembre 2009

Réveillon dans le coin de Calgary



Noël est passé. Le réveillon, fêté pour une fois loin de nos familles respectives, a été le théâtre de notre désordre de jeunes malgré une judicieuse préparation dans le menu : tartare de saumon fait maison, pommes de terre accompagnant une dinde majestueuse de 4.5kg, et cheesecakes étouffants en dessert. Nous nous sommes peu à peu éclipsés le ventre plein pour nous remettre de ces émotions, avant de nous préparer à la suite : de la luge le 25 décembre dans le Parc Olympique de Calgary, déserté pour causes de fêtes. Un grillage malencontreusement ouvert nous aura donné libre cours aux glissades dangeureuses sur pistes damées, lesquelles ne nécessitent que peu de prise de hauteur pour nous envoyer valdinguer au loin.


Depuis nous enchaînons les matinées travail et recherche d'emploi avec quelques excursions dans la ville, soit pour déposer des CV en mains propres -- tout du moins, on essaye, mais on s'est dernièrement retrouvés face à une fente dans une porte nous demandant simplement de les y glisser -- soit pour se balader dans la ville (sorte de Gotham en son centre complètement déserté) ou dans le mignon parc environnant. L'épreuve magique d'hier aura été de braver tout sens commun pour s'aventurer sur une rivière gelée et prendre quelques photos avant de vite retrouver le sol assuré de la terre ferme. Winner !!



La chasse à l'emploi continue avec un appel reçu aujourd'hui, adressé à Thomas pour donner des cours de maths la semaine prochaine. Dans l'immédiat, nous voyons loin et nous nous préparons aux prochains mois, sujets au Wwoofing (définition chez wiki)...
Le travail dans ces fermes/ranchs n'est en général pas rémunéré mais les gens y participant sont habituellement logés et nourris. Ca permet en plus de voir un autre style de vie, de découvrir plein de choses qu'on n'aurait jamais fait habituellement, etc... Du coup, on fait un peu le tour des profils intéressants, nous avons retenus certaines choses et nous mailons déjà tout le monde pour s'assurer une place en février/mars/avril.
Notre premier choix est une formidable communauté de 11 familles vivant a priori reclue dans un coin de campagne, et tachant d'adopter un style de vie autre que celui prôné par ce monde capitaliste. On hésite entre taxer tous ces gens d'hippies, de mormons ou d'illuminés guidés par une secte, dans tous les cas nous sommes très excités à l'idée de découvrir tout cela...

Le verre est toujours à moitié plein, même s'il penche.

(2ème trailer de Inception si tu oses cliquer sur l'image !!)

samedi 26 décembre 2009

Top 25 des meilleurs films de la décennie

Comme un bonheur n'arrive jamais seul, Geek Me Hard n'est pas mort et reprend du service pour héberger (comme indiqué en titre), un top 25 éminemment personnel des 25 meilleurs films de la décennie.
Les célébrations continuent, et quelques classements forcément réjouissants suivront sous peu...

Geek Me Hard - 25 meilleurs films des années 2000

mercredi 23 décembre 2009

Grands écarts

Après notre arrivée dans la région de Banff (autour du 14 décembre), la vie romantique a sensiblement diminué en ampleur malgré les endroits où nous logions. Avec la découverte de la neige en milieu montagneux, il nous a fallu faire des réservations pour survivre au froid polaire du coin : jusqu'à -35°C un jour, avec les narines qui gèlent. Bref, grâce à certaines offres de dernières minutes, nous avons pu loger dans un hôtel grand luxe à trois étoiles et demi (sisi), avec jacuzzi en plein air et internet plein débit pour se rattraper en films (on ne perd pas le Nord !). L'abus est total et signé ; pour contrebalancer ce luxe, on se cuit des nouilles chinoises en douce dans les chambres grâce à la machine à café.

Hôtellerie de luxe dans le coin de Banff


Après trois jours de luxe et de prospection dans la région de Banff, nous avons dû nous replier vers un nouveau logement précaire sur Dead Man's Flats (hameau artificiel situé à une vingtaine de kilomètres), qui s'est avéré être une résidence de vacances très chic : Comme un appart dans un lotissement équipé du confort total (machines à laver le linge et la vaisselle, dryer).
Bref, pour faire comme à la maison, mais ailleurs. Déguster un poulet autour d'une table ronde fut d'ailleurs une expérience particulièrement enrichissante après deux semaines de fast-food.

Jacuzzi l'hiver en plein air, on s'y fait vite...


Cher lecteur, ne t'emballe pas, ces nuits d'hôtels/résidences nous coûtent moins cher que le dortoir commun de l'auberge de jeunesse, grâce à des réductions de dernières minutes. Pourquoi se priver, dans ces cas-là ?
Malheureusement, impossible de trouver un logement stable et du boulot dans la forêt, donc nous sommes retournés par la suite à Calgary (19 décembre), la ville principale, dans un hôtel 3 étoiles pour le week-end... Eh oui, encore moins cher, toussa, avec piscine, toboggan et jacuzzi. La réceptionniste rigole en nous voyant passer en serviettes de bains et les clients apprêtés (cause banquets de Noël dans les salles) flippent en nous voyant défiler.

Arrêt sur une aire d'autoroute... Le rêve.


Après 5 jours de remises en mains propres de CV, d'appels et d'envois d'emails dans la région de Banff, il faut se rendre à l'évidence: il n'y a pour l'instant pas de boulots pour nous dans l'immédiat, malgré les offres d'emplois qui fleurissent sur internet. A ce jour, nous n'avons reçus aucunes réponses positives, de la part d'aucunes entreprises. D'où la décision de se replier sur Calgary, pour s'y planquer un temps et chercher un boulot sur place, avant de retenter sur Banff quand, d'après les dires, la recherche d'employés reprendra (apparemment début janvier)

Nous avons emménagé ce lundi dans un petit appart pour passer les fêtes de Noël au chaud. Il était temps de poser les valises, et surtout de les vider dans des tiroirs et des placards (incroyable mais vrai). Après 3 semaines sur les routes, ça a été un soulagement accueilli avec chaleur par l'équipe. L'appartement est correct, et nous a été loué par un monsieur d'un certain âge possédant l'immeuble. En plus de ses rentes, il bosse toujours malgré sa retraite officielle, sans doute pour rembourser un prêt monstrueux ou nourrir ses chats. En tous cas, après les visites qu'on a faites (une maison sans internet, une cave au bout du monde), on est content de pouvoir se dire qu'on sera enfin posé l'espace d'un mois (voire plus si on persiste sur Calgary).

Recherche d'appart/boulot au Starbucks local


Noël nous a cueilli par surprise, mais nous sommes presque prêts : nous avons tiré au sort pour savoir qui offrait un cadeau à qui, les identités de chacun restent secrètes jusqu'au bout, pour un Noël presque comme à la maison. Nous avons profité des courses pour acheter du papier cadeau G.I. Joe afin d'emballer le tout, et poser nos cadeaux aux pieds de la plante en plastique. Premier Noël away, avec les copains, tout ira bien.

Pour fêter la fin de l'année et de la décennie, la mutinerie geek bat son plein et proposera dans les jours prochaines différents classements réjouissants pour élire nos films et albums/tracks préférés !

D'ici là, bon réveillon et plein de bisous !




samedi 12 décembre 2009

Sur la route - Retour au Canada

Au réveil à Fargo ce vendredi 11 décembre, il fait – 4°F (soit – 17°C). Jay Patel, le manager du Super 8, nous fournit en pâte à gaufre et après un petit temps de réflexion quant à savoir quelle sera la suite des opérations, nous reprenons la route direction Grand Nord. Après deux heures de route en ligne droite, on retrouve ces décors où de part et d’autres de la route, il n’y a rien. Rien que des plaines enneigées sans fin, un décor à la Fargo quand Steve Buscemi retourne le long des grillages bordant les plaines pour chercher un magot bien mal acquis qu’il ne trouvera jamais.


Arrivés à la frontière, on nous demande si nous avons des armes à feu, combien de cartes de crédits nous avons en notre possession, comment nous nous connaissons, etc. L’agressivité nous fait sourire, on repart en terrain canadien. Dehors, il est 13h et une brume s’est posée sur le plat paysage, éclipsant le soleil. On s’apprêterait presque à voir les créatures lovecraftiennes de The Mist déambuler sur les routes. Le ciel à la même couleur que le sol enneigé, on se sent étouffer dans un cocon gris infini.




J’ai cru un moment que le grand vide serait américain, en réalité il est canadien. Avec une population moitié moindre que celle de la France, on perd soudain nos réflexes d’américains où tout est tout le temps disponible : cette fois-ci sur notre route, pas de motels à prix cassés, pas de villes à traverser, et des prix moins coquins sur lesquels s’extasier (les pleins d’essence font de nouveau mal au portefeuille). Une hallucination collective nous réveille du chemin monotone : une église abandonnée, située en plein terre-plein de milieu de voie, lutte vaillamment pour subsister. Quelques pierres tombales branlantes situées sur son côté sont le dernier vestige d’une civilisation ayant quitté les lieux.
Nous poursuivons notre course plein Ouest, à la poursuite du soleil qui, avec ses enjambées, nous distance de plus en plus. Son rougeoiement nous permet de voir les derniers paysages, tantôt plaines enneigées, tantôt reliefs boisés, avec parfois quelques usines placées sur le bord de la route crachant une fumée se mêlant à la brume de l’horizon.


On fini par atteindre Regina (province du Saskatchewan) après quelques 10h de trajet, et nous tombons sur le motel de nos rêves : Non recensé sur internet, le motel regroupe quelques préfabriqués d’un autre âge où s’entassent sur un sol en pente des lits, quelques meubles rossés par le temps, un plafond perdant sa grâce jour après jour et un poêle antique dégageant au moins autant de chaleur que de monoxyde de carbone.
Mais le prix est cadeau par rapport aux autres propositions (71$ quand même) et comme on est au milieu de rien, pas de petit-déjeuner (faut pas abuser) et le réseau internet 56k coûte 5$.

Le lendemain, au départ

Après notre cavale insensée dans les immensités désertiques, on va à l'essentiel : Une douche dans la baignoire penchée (« crooked » comme l’appart de Marshall et Lily), et au lit. Une nuit sans grand sommeil, Aimeric guettant l’extérieur pour savoir si les mexicains en veulent à notre Patricia (la voiture), puis nous repartons le lendemain, direction l’Ouest…



vendredi 11 décembre 2009

Sur la route - Etats-Unis

Pause dans le Motel Super 8 de Fargo, North Dakota. Un peu de temps pour écrire.

Voilà maintenant 10 jours que nous arpentons les routes, et Montréal, la France et le reste sont déjà loin. Avec ces kilomètres avalés, on tâche de profiter au mieux de nos étapes, Boston, New York City et Chicago pour les parties tourismes aux États-Unis.


Boston

Nous sommes restés 24h à Boston (30/11 - 01/12), juste le temps de quadriller la ville et pour ma part, de m'en faire un bien meilleur souvenir que la dernière fois : le mélange des architectures et la configuration des lieux sont originaux, ainsi que la gestion de l'espace laissé aux habitants des différentes lieux de la ville. Le port et le front de mer sont de superbes endroits où s'égarer et sentir le froid vivifiant de la mer. Nous sommes repartis dans l'urgence jusqu'à un motel à Milford (Connecticut), à proximité de New York. Le temps d'une update photos sur Fbk, d'un léger repos et de checker la route pour la journée d'après.



Arrivés le mercredi 2 décembre au alentours de midi à New York City, nous avons noté la chance et le symbole que représente l'arrivée en voiture sur Manhattan, comme si nous aussi, appartenions au lieu que nous avons tous déjà embrassé. Je laisse les gars s'installer dans leur auberge de jeunesse et rejoint Nora, qui a proposé de me mener jusqu'à chez Josh (Greenpoint, Brooklyn) qui m'héberge. Là, on tourne la page avec beaucoup de réjouissances, je retrouve les gens, me perd dans le métro et découvre la vue magnifique du toit de leur immeuble. New York est un mélange intense de beaucoup de choses absolument fascinantes. Conscient du peu de temps accordé à ces retrouvailles, je passe du temps dehors, me réveille avec le soleil donnant dans le loft (ou avec les chiens du chenil juste en-dessous), met une heure à rejoindre Manhattan (aaah Brooklyn...) et repasse par certains endroits emblématiques de ma mémoire.

Times Square


Le temps passe vite mais nous faisons du mieux possible, la taille de la ville autorisant des échappées le plus souvent heureuses. Nous quittons la ville le dimanche soir (5 décembre), vers des contrées plus désolées, avec toujours cette envie d'en voir plus. Quitter NYC nous fait un léger pincement au cœur, mais la mémoire est vive, les souvenirs seront conservés un moment et le retour fut l'occasion de revoir les gens et de s'extasier sans retenue sur la vue de la ville.

Central Park



Les motels se suivent et ne se ressemblent pas ; on a déjà notre préférence, échouant à la chaîne de Motel Super 8, disposée un peu partout aux États-Unis et parfois au Canada. Notre trajet nous a aussi mis sur la route de motels de fortune, avec piscine pourrie l’été (un minimum selon les standards américains), location au mois possible des chambres et Bible de rigueur dans chaque tiroir de table de chevet. Nous sommes passés des grandes plaines à un paysage moins lisse, avec des reliefs enneigés à mesure que nous montons vers le Nord. Nous faisons nos pleins d’essence pour 35$, et les stations réservent leur lot de personnages égarés qui ne font que passer. Il nous aura fallu deux jours pour rallier Chicago, avec des journées faites uniquement de routes et l’obscurité pour seule compagne, tombant dès 17h.

Avec l’arrivée à Chicago s’est ensuivi un changement de fuseau horaire : Nous avons brusquement perdus une heure, et le décalage avec la France monte à maintenant à 7h. Curieusement, ce changement me permet d’avoir en contrepartie une bonne connexion avec l’Australie où sont une partie de ma famille, et Ania et Enora, françaises expatriées pour un moment.


Chicago est imposante et par certains aspects différente de New York. Moins racoleuse, plus originale dans ses mélanges d’architecture, espacée comme Boston peut l’être et meublant ses hauteurs d’un métro aérien old school très sympathique. Le séjour est "terni" par un mélange de chute de neig et de pluie rendant notre progression très aléatoire. Le lac Michigan sera finalement salué de loin, mais le coeur y est, évidemment.




La situation météorologique nous intime des prises de décisions urgentes et nécessaires ; Si il a commencé à neiger à Montréal lors de notre départ il y a maintenant 10 jours, nous descendions vers le Sud. Résultat, nous nous sommes retrouvés un beau jour en pull à New York, tellement le temps était clément. Le changement peut être brutal, en témoigne notre avant-dernier jour de séjour dans la ville où la pluie torrentielle a imposé deux changements de vêtements dans la journée et un achat pratique : Le taux de change nous étant favorable, Aimeric et moi-même avons fait nos achats de blousons de grands froids, pour pouvoir survivre à Banff et dans l’immédiat, pour pouvoir contrer les pluies infâmes (« Vous pouvez enlever les étiquettes, c’est pour porter maintenant »).
Même topo à Chicago où Julien et moi sommes ressortis de l’auberge à 21h, déjà trempés par la pluie-neige, pour acheter des paires de chaussures appropriées au froid et aux futures balades en forêt. Aimeric et Thomas avaient prévu le coup la veille, en s’achetant leurs chaussures d’hiver/de montagnes avant de partir de NYC. Nos changements géographiques brutaux (on traverse les états très rapidement) nous imposent des nouvelles conditions avec lesquelles composer.
A Fargo ce jeudi soir, il fait – 23°C et on est bien content d’être enfin équipés, même si nos narines sentent le changement de température.

Sur la route...


Petite liste des états américains traversés jusqu'à présent :
- Vermont
- New Hampshire
- Massachussetts (YMCA à Boston)
- Connecticut (Motel à Milford)
- New York (Auberge de jeunesse/Brooklyn)
- New Jersey
- Pennsylvanie (Motel à Mifflinville)
- Ohio (Motel à Toledo)
- Indiana
- Illinois (Auberge de jeunesse à Chicago)
- Wisconsin (Motel à Madison)
- Minnesota
- Dakota du Nord (Motel à Fargo ce jeudi soir)



Le plus gros choc en terme de paysage aura été pour moi l'arrivée mercredi dernier au motel de Madison, Wisconsin. Si l'endroit n'entretient finalement aucun lien de parenté avec le film de Eastwood, on lui trouvera quand même une certaine tenue dès que l'hiver se pose : En sortant de la voiture, la fin du monde a eu lieu. Un mall gelé et déserté où s'affairent les déneigeuses, sous la surveillance rapprochée des lampadaires esseulés. Avec de la neige jusqu'aux genoux, on s'ébroue avec bonheur jusqu'au Red Robin, dinner des familles dont nous sommes les seuls clients ce soir-là. Après avoir atteint Chicago, on pensait légitimement avoir accompli l'essentiel du voyage, mais à ce stade, il nous restait un peu moins de 3000km à parcourir. La suite de l'épopée ubuesque est réjouissante : Après Fargo (et son indispensable tribute aux frères Coen), nous filons plein Nord pendant 400 km jusqu'à Winnipeg. Puis, on tourne à gauche, et c'est tout droit sur la route 1 pendant un peu moins de 2000 km.


L'aventure continue.


A : Montréal
B : Boston
C : New York
D : Pause
E : Chicago
F : Minneapolis (finalement remplacé par Fargo)
G : Winnipeg
H : Saskatoon (qu'on évitera probablement)
I : Calgary
J : Banff