jeudi 29 octobre 2009

Aperçu vérité

Pour ne rien cacher de la vérité, je publie cette photo qui effraiera les gens sains de corps et d'esprit. Au bout de trois semaines, la chambre que Julien et moi partageons est devenu un vaste chantier qu'on essaie vainement de contenir. S'ajoute à cette anarchie des draps de La Petite Sirène berçant nos nuits. Même Julien en perd son latin et m'offre tous les soirs un concert de grincements de dents.


Tout cela est sans doute dû au fait que la chambre n'a pas de fenêtres ! Souhaitant changer la situation, la propriétaire a fait creuser un trou dans l'un des murs donnant directement sur la cuisine : nos nuits sont rythmées par le chasse d'eau fuyant en continu (dans les toilettes, heureusement), et les matins sont synonymes de soleil au visage (moins que dans le salon où dorment les gars, heureusement²), de départ de micro-ondes et de vrombissement du réfrigérateur. Un bonheur ABSOLU.

lundi 26 octobre 2009

Randonnée montréalaise et détente nocturne

Jour off, on en profite pour parcourir Montréal : en partant de chez nous en ligne droite, on arrive immanquablement aux hauteurs chics de la ville, ses villas, et son parcours sportif qui monte. On passe de rues en petites ruelles, de la ville à la forêt grâce à un chemin bizarre qui nous mène sur les hauteurs, tout à coup dans un cimetière gigantesque derrière le Mont Royal. L'endroit est véritablement immense et serpente le long de petites collines qu'on peut voir se dérouler à perte de vue, les tombes s'égrènent sur la pelouse verte, c'est assez saisissant.


On finit par en ressortir un peu l'air de rien, pour arriver sur l'autre versant du Mont Royal, déjà bien en hauteur. On débouche sur l'esplanade surplombant Montréal et le spectacle est vraiment intéressant : la ville se construit au bord du Mont et donne sur le fleuve St Laurent, construite entre ces deux . De plus, une loi interdit de construire des immeubles plus haut que le Mont Royal, permettant de ne pas complètement boucher la vue. On redescend patiemment des hauteurs pour se plonger dans la ville et errer un peu au hasard avant de trouver un certain réconfort auprès d'une tasse de café chaude pour certains, ou d'un Boston fourré chocolat pour Aimeric.


Le soir, la combinaison parfaite s'offre à nous : Filer au Dollar Cinema pour voir un slasher-movie débilissime et avaler un fat food (Wendy's) énorme, dans les derniers retranchements de la ville, là-bas à la station Namur. Expérience encore une fois bouleversante, on débouche sur la bretelle d'autoroute et remontons sur le mall pour retrouver notre ami le propriétaire hagard. Il me reconnaît et me dit qu'il est content de nous voir. Après quelques échanges, il me demande : "Hey why do you got that voice ?" Je lui réponds du tac-au-tac, que je ne sais pas et il m'enchaîne d'un regard lourd de sens : "It's the best voice, man". La chose est confirmée, nous n'avons pas halluciné la dernière fois : Ce mec est bien spécial, et on l'aime.
Dans la salle de projo, certains ne bougent pas entre les deux séances et le propriétaire s'en fout : à 2,30$ la séance, on aime à s'imaginer qu'il fait ça pour l'amour du 7ème Art uniquement.


Sortie épique, dans les chantiers derrière le mall. Encore une soirée parfaite. Allez, plus que 17 stations de métro et on est chez nous... Demain, debout à 5h45 pour aller bosser.


dimanche 25 octobre 2009

Une semaine de travail, le bilan joyeux

Après ma première semaine de travail, on fait les comptes :

- 440$ brut de gagnés honnêtement, à l'échelle canadienne, c'est pas trop mal. S'y ajoutent les tips, pourboires donnés par les clients quand on porte les bagages, quand on ouvre les portes ou quand on est gentil. Et là ça devient effectivement assez intéressant même si la semaine a été assez calme, de l'avis de mes collègues. Avec une moyenne de 40$ supplémentaires par jour et non imposables, j'ai pu faire quelques courses, prendre un muffin au Tim Horton's et aller au cinéma sans avoir à retirer sur mon compte français. C'est assez agréable de savoir qu'en se donnant un peu plus que d'habitude, on peut faire du tips facilement, en plus de la paye régulière qui sera versée sur mon compte canadien tous les 15 jours.

- Grosse ambiance entre les valets-chasseurs, je ne touche pas encore aux voitures mais ça ne saurait tarder. Je ne suis pas si emballé que ça à cette idée, vu que les voitures sont toutes impressionantes de par leurs proportions (...) et le prix qui va avec. Pour l'instant, la corvée de garage incombe aux plus anciens et je suis plus porté sur les bagages et les tips faciles qui tombent très facilement.

- Nous sommes une équipe jeune et plutôt récente : le plus ancien valet, hors superviseur, est là depuis 2 mois, John est là depuis trois semaines et Peter a commencé le lendemain de mon arrivée. Le turnover semble plutôt important et pourtant à l'entretien, on ne m'a jamais demandé combien de temps je resterai dans le coin ; pourtant nous n'avons loué l'appartement que jusqu'à la fin novembre, du coup le départ de l'entreprise (et de Montréal) semble déjà imminent.

- Ici, on bosse 40h par semaine. Mes shifts/services sont assez longs, d'une durée de 8h avec 30 minutes de pause pour le déjeuner. En ce moment, étant un des derniers arrivés, j'ai les horaires un peu ingrat : je commence à 7h du matin et je finis à 15h. A midi je descends déjeuner avec les portoricains et je baragouine comme je peux avec mes "Muchas gracias" et "Puta del fuego" pour me fondre dans la masse. C'est agréable d'avoir le repas d'assuré, ça évite les dérives Domac auxquelles on a été trop habitué.

- A la fin de mon service, à 15h, la vie est belle : je peux profiter du reste de la journée, renfiler un jean serré, ignorer les clients et reprendre le joli métro de Montréal. Le problème c'est qu'après ce gros rythme, une fois à la maison, j'ai tendance à m'endormir sur le lit des gars (habituellement en plein conciliabule dans le salon), et que c'est la mission pour réussir à faire quelques chose de la soirée. Mais on y travaille patiemment, avec des sorties pour acheter un KitKat chez le dépanneur du coin (Jean Coutu) ou aller au Dollar Cinema.

Sinon :
- Les américains (états-uniens) continuent de se prendre pour le centre du monde : Ils tippent avec leur monnaie américaine, au même niveau que les clients canadiens, c'est-à-dire qu'ils n'essaient même pas de se débarasser de leur monnaie US pendant leur passage, ils y vont très raisonnablement. On ne peut rien faire avec leur argent.
- L'hôtel n'est pas 4 étoiles pour rien : il y a une salle de sport, un bar lounge très bruyant, un resto "français", des salons, des salles de meetings et un spa au 3ème étage (sur 7). Avec 5 penthouses et 134 chambres en tout, c'est un peu la classe.
- Suis tombé sur Sandra Oh, en train de se préparer dans le lobby avant de sortir, chaussée de ses grosses lunettes, incognito. Expérience intéressante.
- Le boss m'a pris à part pour me dire qu'il adorait ma façon de travailler et qu'il se voyait en moi, à l'époque où il a commencé à travailler. En plus d'être gênant, c'était plein de double-sens pertinents.


La suite, pour bientôt !




mardi 20 octobre 2009

Tu peux pas test : un boulot à Montréal


Si tu ne vis pas au 5189A rue de Brébeuf, tu as sans doute manqué cet épisode : Mercredi dernier, j'ai déposé un CV et une lettre de recommandation (de mon hôtel passé) dans l'un des hôtels 4 étoiles de la vieille ville, cherchant un "valet-chasseur". Rencardé par Thomas puis Bruno, j'ai mis les mains dans le cambouis et suis tombé sur le directeur de l'hôtel qui m'a rappelé l'après-midi même pour un entretien le vendredi après-midi.

Et j'y suis allé, le corps dans le costume et la tête pleine de phrases clefs à régurgiter. ça n'a pas loupé : le lendemain samedi, nous partions à Québec et le directeur m'avait demandé de rappeler dès 8h du matin. Sur le chemin pour Québec, on s'est arrêté sur une station d'autoroute, et j'ai rappelé l'hôtel pour m'entendre dire : "C'est bon François vous avez le poste, vous commencez mardi à 7h du matin". On fête la chose avec un muffin et du pepsi, et le week-end à Québec fut joyeux (mais ça tu le sais déjà car tu lis ce blog)


Bref, après cette victoire importante, il a fallu se préparer ; La question des cheveux n'a pas été abordée, ce qui me laissait supposer qu'on les laisserait voler élégamment au vent. Au moment où j'écris ces lignes, j'essaye vaillament de porter le catogan tranquillement dans le salon, avant l'épreuve de demain. En effet, je me suis fait reprendre gentiment par le directeur qui m'a demandé soit de les couper (NO FUCKING WAY), soit de les attacher.

Je me suis pointé à 7h du matin en costard, et je n'ai finalement gardé que le pantalon, la cravate et le veston. Le job ? Si on en croit les liasses de papier qu'on m'a donné, décrivant le job, je dois accueillir "chaleureusement et sincèrement" le client, proposer de monter ses bagages, l'accompagner à l'accueil, bref, tout faire pour qu'il se sente cosy, aimé, chéri.
Ah oui, et je dois conduire les voitures au garage, les garer dans des coins exigus et les ressortir quand on me les demande... La partie du boulot qui me fait peur vu les mastodontes qui se parquent parfois devant l'hôtel...


La paye est pour l'instant de 11$/heure + pourboires, partagés entre les autres valets. Et sachant que dans les hôtels 4 étoiles, les clients se lâchent plus qu'au dinner en tips, ça peut monter haut si j'en crois mes collègues, dont Sylvain qui ne vit plus que de ses pourboires (il ne touche pas à sa paye, une perspective réjouissante)

Les collègues, justement :
- Adam, le boss des valets. Steinberg est son nom, je le soupçonne allemand d'origine.
- Russel : Ex-cop, valet de nuit, a tout vu, tout entendu, aime sa vie et s'occupe de sa maman quand il rentre du boulot (ou de sa femme, j'ai peut-être mal compris)
- John, 22 ans, québécois et acquis à la cause de l'hôtel. Dévoué, responsable, cool.
- Kair, 28 ans, d'origine russe, émigré récemment (depuis trois mois), se cherche à se faire un maximum de fric le plus rapidement possible. A cerné en trois semaines toutes les subtilités de l'accueil au client. Parce que qu'on pourrait remplacer cet accueil au client par de la drague auprès des filles, sauf qu'au lieu d'avoir de l'amour en échange, on aurait de l'argent (les pourboires). Du proxénétisme moderne.

Bref, c'est parti pour du fun avec une équipe jeune, on va voir combien de temps ça dure !
10$ de pourboire aujourd'hui, ça a payé le ciné !

Site de l'établissement : http://www.hotelplacedarmes.com/



lundi 19 octobre 2009

Le Dollar Cinema, c'est magique !!

Drinks, Candies, Chocolate, Popcorn, EVERYTHING : 1$
Admission : 2$


Le rêve ! En arrivant à Montréal, on a vite repéré où étaient les cinémas intéressants du coin. Le Dollar Cinema propose des projections de films sortis quelques mois auparavant, du coup le prix d'entrée est seulement de 2$. L'occasion de se refaire Gamer, cette fois-ci en VO totale et pour pas cher.
La station de métro est à très éloignée, et on arrive dans la banlieue anglophone de Montréal, avec ses parkings, ses malls et tous ses fast-food de rêve à portée de main. Après quelques déambulations, on finit par se rendre compte que le cinéma d'art et essai qu'on imaginait se trouve au premier étage d'un mall, et que c'est un boui-boui magique qui se terre au confins du couloir. La mafia indienne nous attend dans le hall et on nous fait signe de payer nos tickets à l'intérieur ; là, la propriétaire aux yeux hagards, visiblement sonnée, n'entrave rien de ce que je lui dit en anglais et finit par s'occuper d'autres clients pendant que son mari prend la relève : les yeux exorbités, les cheveux longs et sales, les cernes sous les yeux ne cachent plus rien : on est au bout du monde, dans une autre dimension, et après le "gros sandwich" qu'on s'est envoyé juste avant, la nuit n'a plus de limites.

On demande nos places pour Gamer mais le gars m'explique qu'il a loué sa grosse salle à une bande d'Indiens venus mater un Bollywood en DVD. Effectivement, après vérifiation dans la salle, le Bollywood bat son plein avec une bande-annonce de Rambo à l'indienne avec un acteur des Sopranos perdu dans le lot. Il poursuit en nous disant qu'il ne lui reste qu'une salle de libre et que le programme de ce soir stipulait qu'il diffusait aussi The Hangover, et que donc il va falloir choisir. Le problème c'est que tous les gens non-indiens présents sont là pour voir The Hangover (le film sorti au mois de juin que les gens continuent d'aller soir >SIGH<), on se retrouve donc en infériorité numérique. Le québécois bizarre qui nous suit depuis tout à l'heure annonce à Aimeric qu'il passe dans notre camp pour faire valoir son poids lors du vote. Youpi. Face à l'adversité, j'essaie de renverser les choses en gueulant "Free popcorn for those who came to see Gamer !!". Le gars obtempère, très commerçant et visiblement charmé de pouvoir faire passer la pilule, l'air toujours hagard et absent. Comme un zombie il nous tend des paquets de popcorn (dans des sacs en papier comme dans le temps) et alors que nous partons, on vient le saluer et il nous dit : "There's the Cincinnati Kid in Room 3, best film ever". Le ton macabre ne nous étonne plus, il poursuit : "You can go see it, it's a gift". On se pose, on réfléchit, et on y va. De toutes façons, il est maintenant occupé à vendre les billets pour The Hangover et sa femme a disparu pour se faire un fix.

L'expérience mystique continue dans la salle 3 du Cincinnati Kid ; Julien ouvre la porte, on se retrouve dans une salle visiblement faite main par le proprio car agencée d'une curieuse façon : de la porte d'entrée, deux rangées de sièges sont positionnées de part et d'autres de la salle (18 sièges en tout). Au milieu, l'écran est visiblement un panneau qui se tire du haut (comme en classe) et le lecteur DVD en dessous indique que le film est commencé depuis quelques minutes déjà. L'assemblée est fascinante : des grands-pères, parrains de la mafia locale, arrivent par les multiples entrées, déambulent devant l'écran en vacillant, se ravisent et s'assoient là où il peuvent. Devant, un sosie vieillissant de Danny de Vito ricane tout seul en mangeant ses bonbons. A un moment, un papy devant moi se tourne vers nous et nous demande en anglais s'il peut monter le son. Presque stone, étonné par l'anglais, je réponds sans faire exprès en gueulant "GO AHEAD !", et le gentil papy se lève, rallume la lumière pendant le film et monte le volume de la chaîne à fond.
A côté, le film bollywoodien est tellement fort que toute sa bande sonore empiète sur celui du film. Et des chansons indiennes sur un film de Steve McQueen, c'est incroyable.

Au final, on ne comprend pas grand chose de ce que les gens se disent à l'écran, mais l'expérience est gratifiante et atteint un niveau fabuleux. On termine tranquillement la séance avec le popcorn offert, on s'éclipse en saluant de loin le gérant, et on va se faire un burger au Wendy's.

Le Dollar Cinema, c'est magique, on y retournera !

Site internet : http://www.dollarcinema.ca/

PS: une référence importante à HIMYM se cache dans l'article/


dimanche 18 octobre 2009

Week-end à Québec et alentours !


600km plus tard, il faut se rendre à l'évidence : ça faisait du bien de sortir de Montréal. On a loué une voiture pour le week-end, pour visiter Québec, à 2h30 de route. Levés à 6h du matin, nous avons récupéré la voiture (automatique) et c'est parti pour le trajet. On arrive bien vite à Québec, sorte de ville en partie médiévale construite sur les hauteurs et donnant sur le St Laurent. La ville monte et descend, s'entoure de grands parcs et de murailles, c'est très mignon. On fait le tour des curiosités de la ville, la soirée se finit au pub par un repas copieux et bien vite c'est déjà le temps de rentrer. Impossible de savoir ce qui nous crève tous les soirs comme ça, mais nous déclinons tous les uns après les autres très rapidement, et aucune de nos soirées ne s'est pour l'instant terminée au-delà des 2h du matin.




Le lendemain, petit-dej à l'auberge à 9h, et nous prenons la voiture pour repartir sur les routes, vers la chute d'eau de Montmorency ; une merveille de la nature de 85m de hauteur, dans un parc naturel protégé et accessible à pieds uniquement. Parce qu'il faut grimper : tout le parc est aménagé autour de cette chute d'eau, entre passerelles, petits ponts, et escaliers aménagés sur les parois escarpés entourant l'endroit. Le chemin en entier fait une sorte de boucle autour de la cascade et il faut ensuite rebrousser chemin pour retourner au parking.



Nous partons pour l'île d'Orléans ; un pont relie l'île au continent, et nous découvrons un endroit charmant pour se balader ; l'île est bordée de maison ou de petites fermes où les exploitants locaux vendent leurs récoltes. On s'arrête dans un champ où une mère et sa fille proposent aux gens de se balader dans leurs champs de citrouilles, et de repartir avec leur propre récolte pour Halloween. Un labyrinthe taillé dans le maïs nous attend, et nous repartons avec des épis de maïs gracieusement offerts. Enfin un Canada plus sympa ! Québec était une belle ville, mais on se sent nettement plus libre dans ces champs, ces espaces ; c'est là que la nécessité d'avoir son propre moyen de transport m'apparaît comem nécessaire.


Tout autour de nous, des couleurs automnales magnifiques. Derrière le dinner où nous nous arrêtons pour un déjeuner typique de la région (des hamburgers), se trouve des vergers et des jardins descendant vers le St Laurent. Nous poursuivons notre route, un peu inquiets vu la jauge d'essence qui continue de descendre. Après renseignement auprès des gens du coin, il n'y a pas de station d'essence sur l'île ; on rigole, on se rassure, et on repart. La route fait le tour de l'île, on voit au loin les rouges, les reliefs et nous passons devant des maisons individuelles magnifiques ; La débauche de moyens affiché nous fait dire que cette île est une sorte de paradis privé accessible uniquement avec un certain capital. Un petit cimetière donne sur la plage, et on court comme des petites filles sur les rochers pour renifler les embruns. C'est si chou.


Le bouquet final : des draps séchant au vent dans la petit jardin d'une maison.
Après cela, le retour est doux, sur les routes en ligne droite et avec la voiture automatique sur laquelle nous aurons tous un peu conduit. On se couche, vannés et heureux, après avoir comaté devant "Bleu Sombre", traduction un peu trop littérale de Dark Blue, avec Kurt Russell.



jeudi 15 octobre 2009

Arrivée d'un nouveau bro


Il est arrivé !
Aimeric, comme nous, s'active depuis un moment concernant ce voyage au Canada. Mais faute de modèle sur lesquels s'énamourer, le départ était reporté à une date ultérieure. Il aura suffit d'un dernier meeting lors de mon passage à Paris pour qu'il nous lance au détour d'une phrase : "Bon ben, j'arrive la semaine prochaine !". Un ton désinvolte suffisamment testé pour affirmer qu'il tiendrait sa parole.
Et voilà, à peine posés nous-mêmes, le joli Ricou nous annonçait sa venue pour ce mercredi. Arrivé avec un sac à dos en tout et pour tout, annonçant d'emblée qu'il avait oublié tout son nécessaire à toilette, on le récupérait en pleine forme, presque en tee shirt, en train de déambuler dans les rues.

On s'acquitte vite fait de l'essentiel, entre balade grégaire pour fêter la chose et sortie de la nuit, qui finira par être un simple burger à la Banquise, QG de la poutine québécoise.
Le programme est lourd pour la suite : Aimeric est passé par les cases habituelles du nouvel arrivé à Montréal, on le balade en vitesse. En attendant, le petit doudou est fatigué et à tendance à s'endormir n'importe où, n'importe comment.


On retrouve les anciens québécois aimés (Bruno et Dom) le temps d'une soirée animée, (on se perd, on récupère au McDo) et je passe l'après-midi avec Sylvain, connu à New York l'année dernière par l'entremise des québécois, qui me briefe un peu sur les hôtels de la ville, les coins à connaître, les coins où faire des courses pour moins cher qu'au Métro, les choses à savoir... L'épanouissement continue !


A suivre : d'énième courses pour se nourrir, un entretien dans un hôtel 4 étoiles de la ville.

mardi 13 octobre 2009

Cinéma : Skate fast, skate hard : WHIP IT! de Drew Barrymore


Whip It se crie avec la joie au coeur à la vue du trailer en fin d'article, et se trouve être le premier film de l'actrice Drew Barrymore. Alors effectivement, ça peut faire peur mais contrairement à 500 Days of Summer, le film se veut moins indé Sundance que récréation belliqueuse, leçon de vie en option. Et mine de rien, avec Ellen Page (Juno) dans le rôle principal, ça fait plaisir.

Bodeen, Texas. Bliss (Ellen Page), en mode grunge parfait, se débat entre son boulot de serveuse dans un café, sa mère envahissante tentant d'en faire une femme (une vraie), un père absent et des études qui ne vont pas très loin : Encore une Amérique de laissés pour comptes, mais avec toujours ce petit espoir qui pointe le bout de son nez au détour d'un flyer pour des démonstrations de roller derby féminin.
Girl power affiché, gros sons et grosses taloches sont au programme de cette aventure parfaitement réjouissante, entre comédie et jolie tranche de vie inoffensive.


Un plaisir entretenu par les phases de roller derby, où noms de codes et tenues de gangs à la Warriors sont la norme et permettent à Drew Barrymore de développer un fétichisme propre à ce sport diablement entraînant. Les règles sont fugacement expliquées, mais au final ne compte que le plaisir de la confrontation lors de séquences à la Rollerball soft, dans un hangar aménagé. Juliette Lewis ne pouvait pas choisir retour plus approprié avec ce film, dans lequel elle campe la capitaine de l'équipe adverse, bitchasse haineuse à la classe imparable. S'ajoutent au casting Zoe Bell (Boulevard de la Mort), la rappeuse Eve et Andrew Wilson (frère de Luke et Owen) en coach désopilant atteré par le niveau de son équipe.

Dans Whip It, personne n'est fondamentalement méchant, et l'adversaire principal de Bliss est la bienséance américaine de rigueur dans sa petite ville du Texas... Alors certes, les raccourcis sont faciles et l'ensemble s'égrène avec la régularité de films du même type déjà vus, mais l'immanquable bon esprit qui se dégage de l'ensemble du film permet de passer un excellent moment et donne envie de se lever dans les gradins pour hurler lors des séquences sportives à peu près bien filmées.

Drew Barrymore, autrefois promise au même glorieux avenir que son actrice Ellen Page, se réserve un ptit rôle pas prégnant, et fait preuve d'une retenue et d'une pudeur étonnante tout au long du film. Classe.

Bref, Whip It, c'est une très bonne surprise, pleine de douceur et de mandale dans la gueule !
8/10

TRAILER !!



Fiche IMDb
Club de Roller Derby à Montréal


Ciné du 13/10/09



Après un week-end calme partagé entre fails en règle chez Starbucks et visite de l'Observatoire de Montréal (une sortie frisquette), il est temps de découvrir comment s'organise la vie ciné à Montréal. Et de s'apercevoir sans surprises qu'elle est très similaire à celle des États-Unis : Multiplexes gigantesques, auges à popcorn pour tout le monde et grosses salles suréquipées (2 Imax à Montréal, 1 en France). Du coup ici, c'est un peu Noël. En plus, comme je le notais précédemment, le ciné est à moitié prix tous les mardis, passant au prix magique de 6,25$ toute la journée, idéal pour se mettre à jour côté nouveautés, à défaut d'avoir une carte illimitée.

Aparté Starbucks : Ce qui risque de nous dominer (parfois) au cours de notre épopée.
Le monde ici est terriblement cher. C'est horrible à écrire, mais se fourvoyer au fast-food du coin revient bien moins cher que de se cuisiner soi-même un joli dîner (nos dernières courses montent à 27$ sans le nécessaire pour un repas vraiment complet). Aussi, quand le vent souffle et que le froid pique, il est parfois nécessaire de se réfugier dans un petit café franchisé pour se ressourcer en VRAI chocolat au lait et VRAI café fait pour une fois à base de... café, et pas de chaussettes.

Retour :
Niveau programmation Imax, les exploitants semblent vouloir rentrer dans leurs frais : la prog est éparse et actuellement à l'affiche, on peut voir Zombieland, bientôt suivi par Max et les Maximonstres, deux films pas forcément spectaculaires qui ne nécessite pas une telle débauche de moyens pour s'apprécier nonetheless. Ca vaudra sans doute plus le coup pour 2012, me souffle Julien qui veut voir la fin du monde sur le plus grand écran possible.

Le mardi est donc calé pour de l'amour ciné, d'une séance à une autre. Cette semaine, j'ai vu Whip It! et Julien a vu Clones (avec Bruce Willis), que l'on peut voir en France ces temps-ci si je ne me trompe pas.
Un petit paragraphe dès que possible !

lundi 12 octobre 2009

Comment a été traduit le Tarantino en québécois ?

Allez devine.

Eh ouais, Le Commando des Bâtards. Je n'ose même pas imaginer quel sort a été réservé aux nombreux dialogues du film, oscillant entre français, allemand, anglais et parfois italien. On ira pas vérifier, par contre, avec le passage de l'autre côté de l'Atlantique, on vient de faire un bond dans le temps de 6 mois par rapport au calendrier français : A nous Zombieland, qui cartonne au cinéma US, et Whip It! de Drew Barrymore pour ma part.
Max et les Maximontres, arlésienne ciné de Spike Jonze, sort cette semaine, et le Terrence Malik ne devrait plus tarder ! Après renseignement pris, le cinéma est à moitié prix le mardi dans certaines salles, du coup on se cale ça très sérieusement dès lundi pour pouvoir profiter au miuex de la journée !

Avec amour, toujours, le cinéma...


Du problème de réseau


Les réseaux internet au Canada sont d'une pauvreté exemplaire. Comme le secteur de la téléphonie qui se permet de malmener ses clients pour se faire plus d'argent, internet est assujetti au bon vouloir des grandes compagnies : le forfait internet le moins cher que nous offre la propriétaire nous permet uniquement de surfer sur internet. Si le débit tendait à augmenter, disons, par un téléchargement même légal, le fournisseur internet appellerait la proprio pour lui demander de payer les frais supplémentaires hérités de cette action malheureuse.

Du coup, impossible de se mettre à jour niveau musique (même légalement par iTunes), film ou série (NON ERWAN JE N'AI PAS VU FLASH FORWARD !). Mais, et c'est plus malheureux, impossible en l'état aussi d'uploader sur le blog des vidéos et d'autres déclarations d'amour enfiévrées. Même si on sait qu'on pourra contourner le problème en allant squatter le réseau wifi du Starbucks en temps voulu. Parce qu'il serait quand même temps d'écouter la sensation québécoise Coeur de Pirate dont parlent les Inrocks depuis maintenant 6 mois !

dimanche 11 octobre 2009

Ceci n'est pas la porte d'une maison close


C'est juste l'escalier qui mène à la porte de notre appartement. Sisi. La porte de gauche plus précisément. Nous n'avons pas encore rencontré le voisin. Pour expliquer correctement les choses, l'immeuble fait deux étages. Un escalier extérieur nous fait grimper au premier étage, puis nous devons ouvrir la première porte donnant directement sur un escalier couvert, celui de la photo. Du coup nous avons cet escalier (privé) en commun avec le voisin, qui est aussi une perte d'espace assez conséquente. Puis une seconde clef nous permet de déverrouiller la porte de notre appart, et de finalement rentrer.

Dès qu'on aura un bon réseau, j'uploaderai un traveling à travers l'appartement, construit tout en longueur !

Vue de la terrasse de la cuisine, à l'arrière de l'appart, plutôt sympa. La terrasse donne sur une ruelle typique qui servait à la vie en communauté il y a un moment. Ce sont des chemins de passage, des jardins qui parfois communiquent les uns avec les autres, avec toujours ces escaliers extérieurs qui passent d'étages en étages.
On a la vue dégagée sur une certaine zone d'habitation, vue parfois obstruée par des arbres omniprésents. Au loin, une église dont la croix scintille la nuit. Kitsch et indispensable.



samedi 10 octobre 2009

Entre responsabilité et tourisme

Bagels, tomates, pancackes, saucisses, confiture, chocolat chaud, jus d'orange...

Aujourd'hui, première pause du week-end. On se souvient avec amour de nos deux premiers jours sur place et du bar de la Ste Elizabeth, bar à la façade de château dont la cour intérieure dissimule des petites tables cosy, des réverbères, des éclairages sournois et de la musique rock (enfin de la musique rock dans un bar !!). Hier, sortie avec Julie et certains autres jusqu'à L'Inspecteur Epingle, bar dans un Montréal lointain puisqu'on a encore du mal à se repérer faute de carte (Julie s'en charge).

Pour fêter le week-end, Thomas sort acheter le nécessaire à brunch et nous préparons nos pancakes avec amour, saucisse et sirop d'érable. Un délice qui nous cale pendant un moment, jusqu'à ce qu'on sorte sur la rue Mont Royal photocopier nos CV et le bail permettant d'ouvrir un compte en banque, une banque finalement fermée. En se baladant, on se rend compte que Montréal a aussi son service de vélib pour 5$ la journée en tarif de base et que les commerçants cherchent pas mal de vendeurs/plongeurs/personnel, ce qui pourrait nous intéresser sur le court terme.



On finit par une balade dans le vieux Montréal, sur le vieux port, avant de rentrer plutôt claqué de la journée. Impossible de savoir si c'est le décalage horaire qui nous fait cet effet, mais nous ne sommes là que depuis trois jours et les péripéties de la veille nous paraissent déjà être bien plus vieilles que ça.
Le temps qui passe...

Montréal, son pont Jacques Cartier et son... parc d'attraction au loin


vendredi 9 octobre 2009

"Y fait frette bébé"

Pendant que Julien regarde le striptease de Jessica Biel dans le film Powder Blue (Youtube est ton ami), il fait froid à Montréal. Et il pleut. Un temps pluvieux depuis que Thomas est arrivé nous oblige à nous couvrir du mieux possible, je pense que c'est presque un miracle si nous sommes passés à travers les gouttes. Du coup, on se promène comme on peut et on boit même du chocolat chaud pour se remettre d'aplomb.

Ce matin, Julien et moi sommes allés à l'équivalent de la Sécurité Sociale Québécoise pour obtenir notre NAS (comme le rappeur), Numéro d'Assurance Sociale (ou équivalent). L'opération est torchée en 20 minutes (2h pour Thomas deux semaines plus tôt), nous pouvons chercher un boulot.
Les offres d'emplois pullulent sur les devantures de magasin. Comme dans ces films américains où notre laissé pour compte finit par rentrer dans une boutique au panneau "Help Wanted", les commerçants n'hésitent pas à chercher du personnel par cette voie. Il ne nous manque qu'un numéro de téléphone pour pouvoir mettre à jour nos CV et nous lâcher dans les rues de la ville.

jeudi 8 octobre 2009

Trajet, premiers contacts

Et là, Romain Gourdeau m'appelle...


Arrivée le jeudi, fourbus, après un départ de Paris le matin même à 8h. Dans ce périple de quelques 5000km, on aura voyagé en RER, navette, avion, bus, et au final beaucoup à pieds pour arriver à bon port, à la gare routière de Montréal où nos premiers contacts auront été les SDF locaux dont l'un d'entre eux nous demanda 20€ pour retourner à Ottawa.
Pouah, le voyage en avion a été assez pénible puisque nous nous sommes retrouvés dans les sièges de milieu d'avion, oppressés par les voisins et les sièges se rabattant sur nous (les personnes en face étant peu propices à s'assurer qu'on soit là ou pas). C'est ensuivi un suicide cinématographique en la personne de Ma vie pour la tienne, film de Nick Cassavettes dans lequel une famille se retrouve unie par la maladie de leur enfant. Le comble étant qu'au moment de nous servir le repas, la petite leucémique vomissait sur tous les écrans de l'avion.

A Montréal Trudeau, on attend le bus pour retrouver la ville

On finit par retrouver Thomas venu nous chercher après un entretien d'embauche chez le garagiste, et on rentre à la maison, rue de Brébeuf. L'appart est vraiment pas mal, tout en longueur, au deuxième étage. Le lit principal est dans le living-room (étrange je sais), puis un couloir dessert une chambre avec deux lits simples et on arrive à la cuisine américaine immense et entièrement rénovée, et à la salle de bains. Thomas m'apprend que l'eau n'est pas payante à Montréal, mais on a des scrupules hérités de notre éducation française, du coup on fera attention. La jolie cuisine nous incite à l'utiliser et les prix pratiqués en magasin d'alimentation nous effraient. Ok, on est pas encore hyper opérationnel mais la facture de 70$ au Métro (magasin) nous fait nous rouler en boule par terre une fois rentrés, il va falloir faire hyper attention aux dépenses essentielles.



mercredi 7 octobre 2009

Evadée parisienne

Derniers moments à Paris. Pour cause de billets SNCF aux prix absolument honteux, j'ai dû partir d'Angers le mardi au lieu du mercredi (décollage le jeudi matin). L'occasion de loger chez l'ami Sylvain (ici non représenté), en même temps que Julien (à gauche) qui fera le trajet jusqu'à Montréal avec moi. Aimeric (à droite), très motivé par notre voyage, à aussi "commandé" son PVT et devrait nous rejoindre bien vite, entre deux courses de vélib sur la Place Concorde.

Paris, ce fut aussi l'occasion de ne voir personne à cause du très court temps de dispo, entre courses de dernières minutes et interrogations fortuites. Hasard des calendriers, Julien et moi avons quand même pu voir Ponette, hébergée chez Clément le temps de son retour momentanée. Quand même, on était censé voir Ponette au minimum deux mois sur Montréal mais un job trouvé à Toulouse l'a fait revenir plus tôt. Quelle coquine ! Bref, une brasserie plus tard, on disait au revoir très rapidement et la suite trouvait son cours très naturellement : repacker la valise, lister les papiers importants, boire une dernière bière.

Ne faites pas comme nous : Allez voir Funny People de Judd Apatow, ça doit être fantastique.

lundi 5 octobre 2009

Départ, derniers bagages, instants...

C’est n’importe quoi ce départ !

Entre les sorties ininterrompues (5 nuits enivrées dans la semaine, je m’attribue un “pas mal”) et les préparatifs de départs à la con qui surgissent peu à peu (aller aux Assedic ou à la poste), le temps passe clairement trop vite pour espérer profiter un temps soit peu de moment de solitude bienvenu. Travaillant mieux sous la pression du calendrier, je n’ai finalement terminé mes bagages que ce lundi soir, la veille du départ, hésitant toujours sur le nombre de cols roulés et de pulls en laine à prendre.

En revanche, j’ai rapidement tranché sur le nombre de chemises à emporter, qui monte à 9 ; inquiété par ce chiffre qui me paraît normal pour cruiser dans un Canada que nous posséderons physiquement dans les grandes largeurs (comme les filles en boîte), je repense à mon compère de voyage Julien, qui lui m’a annoncé stoïquement au téléphone, que non content de ne pas prendre de costard pour les entretiens, il se contenterait d’une chemise blanche classe pour les grandes occasions. Je me remets en question tardivement…

Je pense m’accorder une dernière nuit correcte de sommeil pour repenser à la chose plus au calme demain matin…


vendredi 2 octobre 2009

My tailor is a fucking bitch


Incapable de me contenter de la même interface pour blogger, on redécouvre une nouvelle plate-forme grâce à l’ami Sam (link de son blog trop classe), à temps pour un départ précipité au Canada. Précipité, car malgré la longue maturation du séjour, on aura jamais assez de temps pour faire ses bagages correctement, dire au revoir aux gens qu’on aime et adieu aux autres, et gérer ses affaires proprement.

Canada, tu m’épuises déjà.