samedi 28 novembre 2009

Mystify me

C'est sérieusement la honte ce blog. Alors que j'arrivais à me maintenir à un certain niveau les fois passées, je prédis une durée réduite à ce nouvel essai.

Le fameux hôtel Place d'Armes

Montréal s'achève sur les chapeaux de roues, puisque à force de travailler, j'en viens à louper pas mal de choses, mais je rattrape comme je peux l'entrain de mes collègues.
L'hôtel, c'est désormais fini, et visiblement ça s'est bien passé puisque pour la énième fois, le boss m'a lâché sa carte de visite en me disant de le recontacter "si ça ne marche pas comme prévu à Banff" ou si je cherche un boulot dans le coin. Après moins de deux mois de présence, au sein de l'entreprise ça fait quand même plaisir.
Le job était marrant, et plutôt formateur : si à Angers je n'ai toujours conduit que la Peugeot 205 familiale, une journée classique à l'hôtel me faisait passer sur une dizaine de véhicules, dont la Jaguar verte qui a clôturé mon dernier service. J'arrive maintenant à a peu près tout démarrer et conduire, entre les manuels, automatiques, hybrides, jeeps, SUVs, voitures de sport et immenses véhicules aux proportions gargantuesques.

Nous partons donc lundi pour un road trip de deux semaines aux États-Unis, avec un sacré débit de route à avaler. Thomas et Julien, très concentrés dans la tâche, recherchent des auberges de jeunesse ou des motels pourris pour satisfaire notre besoin de recréer ses scènes de désolation qu'on affectionne. Aucunes certitudes quant à un éventuel accès à internet, mais on devrait pouvoir s'updater de temps en temps.
Le grand ménage de l'appartement va faire trèèès mal, et il va falloir faire ses valises dans la foulée pour s'affranchir des obligations du moment.


Du coup, ce week-end, c'est party gentille -- quoique celle d'hier soir au Daomé a fait très mal. On dit au revoir aux collègues, à Julie et Antoine qui nous ont bien sponsorisés depuis notre arrivée, et aussi Bruno si on arrive à le croiser. Car entre les games de hockeys et ces virées à vélo dans les bois, le bougre est difficile à attraper.
On est pas mécontents de quitter Montréal, ce n'est pas que la ville nous déplaît mais on a l'impression d'en avoir fait pas mal le tour. L'envie de bouger vers des lieux plus désertiques nous démange aussi sérieusement. Reste de très beaux endroits, avec le Mont Royal environnant, et au final, nous nous sommes bien amusés. Je suis assez satisfait de pouvoir écrire cela avec mes 40h de boulot hebdomadaire...

La galerie de Novembre
est arrivée, et devrait être accessible aux possesseurs d'un compte Fbk.


Un nouveau slogan qui nous unit

L'aventure romantique continue, nous décollons lundi.
Jack Kerouac, Chris McCandless, ceci est pour vous.
Mais surtout pour nous, en fait.

lundi 16 novembre 2009

Road-trip, accordé

Navré pour ce post si tardif.

Après ces célébrations du week-end, Bruno ne comptait pas en rester là et a subtilement usé de son charme (à base de chantages affectifs) pour nous faire reprendre de mauvaises habitudes. C'est ainsi que dès le lundi soir nous étions de retour dans un endroit original (probablement un théâtre, avec parquet) pour célébrer la Chute du Mur de Berlin. Avec la chemise à carreaux du jour et mes Dr Martens, j'avais le look Krafwerk idéal pour cette célébration germanique à base de beats eurodance hongrois et ses lignes de basses éreintantes. Avec Bruno, c'est déhanchage pour tout le monde jusqu'à ce que la soirée se fatigue, lundi oblige, et que nous rentrions chez nous. Après cette célébration anti-communiste, on a gentiment repris la route de nos ambitions capitalistes malgré notre désir de revenir à l'air sain de l'immédiateté.


Ainsi, Thomas et Julien m'ont fait la surprise mercredi, de venir me chercher à la sortie du boulot pour me montrer le dernier achat collectif : une Plymouth Rallye de 1997, antiquité réjouissante qui annonce la suite avec amour. Au Grand Nord finalement avorté, nous préférons une plongée plein Sud pour écumer la côte Est afin de bien en faire le tour, et de partir sans se retourner. Impossible d'ignorer que nous sommes si proches des États-Unis (à 500km de Boston), aussi début décembre, nous filerons pour la paire Boston/New-York. Très tentés par Toronto et sa situation géographique idéale (entre US et CA, région des Grands Lacs et Chutes du Niagara), nous avons finalement dû laisser cette étape de côté pour des raisons budgétaires et les probables ennuis douaniers que nous apporterons les traversées multiples entre États-Unis et Canada.

Chicago sera donc l'ultime limite à atteindre, avec une traversée du désert par la ville de Cleveland et quelques possibles arrêts dans les motels du coin au passage...
Après Chicago, petit arrêt pipi par Minneapolis qui marquera la fin du périple états-unien, puis rentrée dans le Canada. Winnipeg et Saskatoon seront nos derniers arrêts avant une remontée vers les Rocheuses canadiennes pour se trouver un boulot à Banff, fief des stations de ski et de la saison hivernale.


Durée du road-trip 100% masculin : 20 jours si tout va bien, plus longtemps si on se perd à Woodstock ou London (deux villes dans l'Ontario), Detroit et sa 8 mile, ou Kalamazoo (parce que c'est mignon comme nom). En attendant, on révise les classiques : Aimeric regarde Into the Wild de Sean Penn et je me surprends à lire la biographie wikipédia de Jack Kerouac grâce à l'ami Sam et aux discussions envolées que nous avons, lui en Inde, moi au Canada.
La vie romantique, la vraie, continue.



Justifier

jeudi 12 novembre 2009

Shades of grey


Rencontré au boulot, Kei, dandy parisien d'origine, immense, cintré dans ses costumes et aussi fascinant à regarder se mouvoir qu'un épouvantail qui se mettrait à marcher.

Exilé depuis 10 ans sur ces terres canadiennes, il a depuis été naturalisé par son pays d'adoption et a découvert, sous le manteau pendant deux ans et demi, la folle vie new-yorkaise, celle qui marque et tâche l'âme de tout être extirpé de la superficialité du tourisme temporaire. Le schéma est peu clair, mais étant donné qu'il est maintenant responsable événementiel de l'endroit et du bar lounge de l'hôtel, il a sans doute oeuvré dans le même quartier de (la grosse) pomme.
Découvert par les autorités et dépossédé d'une vie qu'il menait avec force conviction, il a été prié d'abandonner tout espoir et de retourner au Canada. Malgré la belle vie qu'il y a retrouvé (train de vie et sphères stratosphériques), l'amour est mort et les choses ont changé. Séparé de sa copine, du rythme entêtant de New-York, coupé de tout et angoissé par ses réveils matinaux, il a fini par me dire, après ma version des faits, que nous avons vécu la même chose, à des intensités sans doutes différentes, même si le cœur y était à chaque fois. Avec ces confessions tombées de nulle part, je gagne un allié étrange dans la place (d'armes), et continue d'errer dans les couloirs feutrés du lieu. Son masque charmeur, particulièrement efficace auprès des serveuses qu'il emploie, tombe en présence de nos échanges.

Parfois, Kei passe dans le lobby, m'adresse un signe de convenance et reprend des fils de discussion perdus, comme ces moments loin de cette métropole qui nous aurons trop marqués. On s'enquiert des projets de chacun, entre romantisme urbain effréné et froide réalité, ce qui me fait me demander quelles seraient mes légitimes réactions quand j'y retournerai ; y avoir déjà pensé ne suffit plus, il va falloir y réfléchir à tête reposée, d'autant que le planning de voyage nous impose de nouvelles directions (on reviendra dessus). Angélique me prévenait déjà du piège de revoir New-York alors que la mission Canada n'attend pas, mais il ne s'agit plus uniquement de ça (nous sommes 4 à vouloir écumer la côte Est), New-York est un légitime point de passage obligatoire. Nous sommes partis de France pour vivre un road-trip magnifique, porté par les routes, et nous avons bien l'intention d'en profiter quoi qu'il en coûte.

L'effet perpétuel de décalage se poursuit, d'ici deux semaines, Montréal risque d'être un bien lointain souvenir...





dimanche 8 novembre 2009

Cinéma : Bright Star, de Jane Campion

Justifier

Présenté au Festival de Cannes, Bright Star est le dernier film en date de Jane Campion, célébrée pour ses portraits de femmes au cinéma depuis de nombreuses années. Toujours hanté par le souvenir ténu du Orgueil et Préjugés de Joe Wright, c'est vide de tous préjugés que je me suis lancé dans cette nouvelle autopsie d'une Angleterre victorienne, qui, si elle peine à se renouveler, fait toujours aussi plaisir à retrouver.
Car si on peut reprocher une chose à ces films se voulant d'époque, c'est qu'on y retrouve en général très rapidement la série de codes en vigueur, entre amours malaisés, échelle sociale à escalader et tragédies à affronter. Or, Orgueil et Préjugés parvenait à se hisser hors du lot par l'originalité du regard de son réalisateur, croisant direction d'acteurs rafraichissante, montage subtil et surtout, réalisation inspirée. Ici, Bright Star s'attache avec beaucoup plus d'académisme à suivre la jeune Fanny Brawne, entretenant une liaison avec un poète dans l'Angleterre du XIXème siècle : une situation de départ pas des plus réjouissantes, connaissant les états dans lesquels peuvent se mettre de pareils personnages pour survivre en pleine tragédie.

Bref, dépendant de l'humeur de chacun, le film peut s'aborder différemment, mais rapidement une tendance s'affiche : on peut rapidement pencher vers le bon film de victimes (et le film réserve un lot de scènes hors du temps si insensées qu'on peut facilement choisir cette option), ou au contraire adhérer aux us et coutumes de l'époque (une étiquette restrictive au possible) et s'énamourer de ce folklore perdu à jamais, l'œil mouillé.
C'est finalement dans ces retrouvailles dociles avec le temps que Jane Campion parvient à nous émouvoir, dans une authenticité rugueuse nécessaire avec son casting minimum enfermé dans une maison voyant passer les saisons. Entre cadres étroits et tentatives forcées d'onirismes, le film traverse le quotidien lourd de stigmates d'une famille anglaise, se réjouit des quelques moments d'heureuses dispositions, et pose de jolis plans au passage. Au final, l'originalité qu'on pourrait trouver au projet réside dans le fait que le poète de notre histoire se trouve être John Keats et que loin de se reposer sur une biographie bien sage, Jane Campion prend le parti de s'attarder presque uniquement sur les épreuves que va traverser la jeune femme amoureuse de celui-ci. Comme une ligne directrice cadrant l'histoire, la vie du poète sert de bases de repères et la cinéaste brode autour l'histoire de Fanny Brawne (parfaite Abbie Cornish), amoureuse transie et muse d'une vie. Un joli film aux codes entendus, mais impeccable dans sa retranscription d'un amour touchant, se clôturant dans un plan final parfait.


Sortie en France le 6 janvier 2010




Bonus :
- Un humble essai sur Orgueil et Préjugés


samedi 7 novembre 2009

Simian Mobile Disco @ SAT Montreal


Première grosse soirée concert programmée depuis notre arrivée. Après avoir loupé consécutivement La Roux et Metric (complets), puis Jay-Z (trop cher), on s'est vengé sur cette bonne nouvelle de dernière minute : le passage de Simian Mobile Disco en ville, et pour ma part, la seconde fois que je les voyais après l'accomplissement new-yorkais de l'année dernière.
Le problème, c'est que la soirée de la veille avait été difficile, après un départ tardif chez Julie et un épilogue à l'Officiel, club local plutôt très dense, tant au niveau de sa programmation musicale que de la faune qui la compose. Ce samedi après-midi, un foot avec l'ami Antoine nous aura mis sur les genoux et au moment de partir pour le concert... GROSSE FATIGUE générale, Aimeric commence en plus à être malade, ce qui nous inquiète quant à son entretien du lendemain...

BREF, Simian Mobile Disco ça fait bien plaisir ! Situé à la Société des Arts Technologiques, sorte d'entrepôt bien agencé, le concert a finalement démarré vers 1h du matin après un DJ set et la musique planante des Phenomenal Handclap Band. Comme à l'accoutumée, c'est sur leurs machines que s'acharneront les deux DJ de Simian Mobile Disco, l'un nous tournant le dos en permanence sauf quand ils nous haranguaient de leur hauteur.
Le duo ouvre leur set sur Sleep Deprivation et repassera en revue plusieurs de leurs morceaux (Hustler, Hot Dog, Audacity of Huge), réarrangés, avant de s'éclipser après 1h15 de set. Bien sûr personne n'est dupe et ils reviennent sur I Believe avant de nous accorder encore toute leur attention le temps de quelques morceaux. Le concert se finit dans la sueur et les cris, la faune continuant de s'agglutiner dans la petite surface disponible et nous finissons par ressortir de l'endroit, bien vivants mais claqués. Allez, taxi pour tous après une mise en commun de nos derniers fonds, bien épuisés par la soirée.


vendredi 6 novembre 2009

Des nouvelles de l'hôtel

C'est le moment de donner des nouvelles !


- Quand j'étais petit et que je regardais Les Intrépides, je me demandais pourquoi la fille parlait bizarrement.
Maintenant je sais pourquoi. On en a eu un aperçu dans l'avion avec les hôtesses de l'air pipelettes et guillerettes, maintenant on le vit au quotidien dans les rues de Montréal. Et plus encore au boulot, où je dois composer avec un faux-français entrecoupé d'anglais, avec un accent parfois à couper au couteau. C'est bien simple, parfois je demande au directeur de switcher en anglais tellement il a le débit rapide. Et au talkie-walkie (pour rester en contact avec toute l'équipe), je ne comprends juste rien.

- Le mois de novembre a été l'occasion d'une épuration des valets après une sélection assez drastique. Ce sont donc Kair (mon collègue russe), Mike et Peter qui se sont fait gentiment mettre à la porte, certains après + d'un mois et demi de loyaux services. Ce qui me permet de penser qu'il pourrait en être de même de moi, d'ici à la fin novembre peut-être ? J'ose m'imaginer pouvoir éviter la difficile conversation annonçant mon départ de la boîte, mais je pense ne pas pouvoir l'éviter.
- Car sans frimes aucunes, Jacques le directeur m'a pris à part et a fini la conversation m'annonçant tous ces départs en me tapant dans le dos, lançant un "On a gardé que les meilleurs !". Un enthousiasme rassurant mais inquiétant pour la suite, s'ils comptaient m'avoir pour le reste de l'année.

- Julien, lui, a pris les devants avec son poste de second de cuisine au Plein-Sud : devant l'insistance du restaurateur pour l'avoir au moins jusqu'aux vacances de Noël, Julien leur a annoncé qu'il partait de Montréal à la fin novembre. La nouvelle a été accueillie avec plus ou moins de chaleur (sans animosités cependant), et le restaurant s'est trouvé un remplaçant en 2 jours.
- Avec ces nouvelles de l'intérieur, j'ai présenté mon coloc Thomas au directeur, pour un poste de valet. On attend le retour, même si on ne compte pas s'éterniser dans le coin.

- Ma routine de valet charmeur est bien au point : je drague le client avec mon histoire de français exilé depuis peu au Québec, qui veut découvrir le Canada. Les clients sont en général suffisamment enchantés pour me demander mon prénom et donner du pourboire en conséquence, ce qui fait la joie des collègues valets. En général, pendant que je m'occupe des bagages, Viet s'occupe des voitures, on scinde les tâches pour charmer le client au maximum.

- Le côté voiturier du boulot se passe bien ; pour n'avoir conduit qu'une Peugeot 205 jusqu'à présent, je dois dire que je tombe de haut avec ce qui se présente à l'hôtel. Chaque fois que je monte dans l'habitacle d'une voiture, c'est un nouveau système à appréhender : Manuel ou automatique, avec des boutons pour le démarrage ou pour le parking, des options subtils comme les pédales à enfoncer en même temps que d'appuyer sur tel bouton, bref, un vrai festival.
- L'occasion d'une session Fast & Furious avec Viet dans quelques rues de la ville, avec vos Lexus et vos coupés, messieurs les riches. Juste le temps du pâté de maison, avec une arrivée dans la ruelle de l'hôtel pour se garer ensuite correctement dans l'étroit garage situé sous l'hôtel.
Et il est très agréable de rouler entre les buildings de la ville, la nuit.

A 23h, quand je termine, je rentre au métro jusqu'à chez nous, pour une nuit romantique avec les boys.
Fin de post abrupte cause départ concert de Simian Mobile Disco. Souviens-toi, l'année dernière, c'était .




dimanche 1 novembre 2009

Halloween Boxxx Party @ Clark Street


18 heures d'aventure en 4 étapes.


1 -
On a eu un mois pour s'y préparer mais ce n'était visiblement pas assez ; Du coup, on se lève tard pour aider Julie à déménager sous la pluie fine (jette-t-on le canapé par la fenêtre pour aller plus vite ?), on prend le bus et nous arrivons au Dollarama 10 minutes avant qu'il ne ferme ses portes. On achète des capes de vampires, du maquillage et des accessoires débiles pour s'éduquer sur les dispositions à prendre avant la soirée. Celle d'hier soir, composée de vins et de fromages ayant terminé dans les vapeurs brumeuses du matin, on compose doucement, histoire de savoir comment procéder pour la suite. Julien travaille et nous rejoindra plus tard, et on se cale déjà un Rock Band tranquille chez Bruno pour le lendemain, en même temps que de profiter d'un réseau internet correct pour se mettre à jour sur de nombreux sujets.


2 -
On va donc jusqu'à Berri chez Antoire. Après quelques "gros sandwichs", on se maquille comme les vampires de Twilight (ça veut dire qu'on se blanchit, mais juste le visage), on finit les Ricard et les dernières retouches s'opèrent. Ma cape se coince dans la porte du métro, on file. J'oublie qu'on est maquillés et qu'on ne ressemble à rien.
Une fois arrivés, l'hallu. Un entrepôt au 7250 Clark Street, dans une banlieue louche, du bruit partout et des couloirs qui communiquent selon une architecture bizarre, qui me perturba toute la soirée. Apparemment, on débarque d'abord dans la mauvaise soirée, une soirée ukulélé avec des gens bien habillés qui dansent. La party est ailleurs, dans une pièce géante voisine. Trois Dj, de l'électro à bloc, je retrouve enfin ces soirées shady et ectic dans lesquelles je me suis souvent perdu à NYC. Tout le monde parle anglais, les gens déguisés se mêlent aux autres, on pose les sacs et on y va. Je reprends conscience à 6h15 du matin, errant sur la piste de danse à la recherche de mon sac. Les gens ont disparu peu à peu, Julien est en train de chopper, Aimeric martèle le sol de sa canne, Thomas est rentré après nous avoir pimpé, l'espace-temps s'étire et se déforme. Un gars ouvre un rideau et regarde le soleil poindre à l'horizon. Je rigole nerveusement comme Donnie Darko dans la séquence finale du film.


3 -
Julien me rejoint et laisse son bison, la soirée s'arrête. On récupère ce qu'on peut (nos capes déchirées), et après m'être perdu une dizaine de fois dans les couloirs de l'entrepôt, je retrouve la sortie (il faut descendre, logique). Le soleil nous frappe, le ciel est bleu, quelques moutons de nuage fuient. Après avoir rigolé comme des enfants devant ce miracle chamarré, le froid nous pique et nous nous trainons jusqu'au Domac au loin (de l'autre côté du parking).
Mon rêve de matins nord-américains miteux devient réalité, sous les néons du fast food. Il est 7h30 du matin. En chemise, l'air de rien, on se rapatrie vers le métro. Le froid nous fige, nous sommes les uniques témoins d'un matin glorieux. Trois stations plus tard, il est 8h et nous nous endormons instantanément une fois rentrés.

Réveil à 15h, et grosse prise de conscience : je crois qu'on m'a piqué mon sac pour la bouteille de Johnny Walker qu'il contenait. A 38,50$ la bouteille de 1,4L, on comprend que des gens puissent vouloir la convoiter. Pas cool, mais il va falloir repasser à l'entrepôt en ce dimanche 1er novembre, en priant pour un bon miracle. Mais d'abord, un sandwich chez Tim Hortons pour se remettre, et une vie montréalaise calme qui se remet bien de son samedi soir.


4 -
Je parcours le sens inverse à l'aveuglette, le manteau dans le vent ; j'ai froid et chaud en même temps. La ville a des airs étranges, déjà noire, le balais de voitures incessant trouble l'obscurité de l'instant : à 17h, il fait nuit. J'approche des entrepôt, j'y monte. Tout est ouvert, je retrouve l'environnement de la veille, sans pour autant pouvoir me situer. Je parcours le lieu avec insistance, deux salles sont réservées à des écoles de danses, et des danseuses répètent. Je trouble un moment leur ordre, un gars me donne un numéro de téléphone pour contacter l'organisatrice de la soirée d'Halloween. Je passe dans l'autre salle où répètent les autres, j'hésite à les interrompre mais la musique se coupent et elles se concertent, alors j'entre, les aborde et leur dit que j'ai perdu mon sac ; on me dit qu'elles ne savent rien de la soirée, mais me montre le comptoir du bar où sont posées certaines affaires. Je reconnais ma veste, que je leur montre, l'air victorieux. Elles rigolent, je crie un petit "yeah" convaincu, lève le poing, prends le sac et m'éclipse.
Cut.


// Comme le soulignait Ania à qui j'ai raconté cette merveilleuse histoire, Montréal semble marcher comme New York, où l'on perd ses affaires et les retrouve (en majorité) le lendemain. Pour ceux qui voudraient se replonger dans cette histoire de vêtements perdus et retrouvés, c'est ici, l'année dernière et milles lieux depuis.

// Pas de photos désolé, faute de carte SD.

// Et le merveilleux nouveau clip de Fan Death pour finir en douceur...